lundi 11 juin 2018

Marseille, je t'aime!



Marseille, je t’aime!



Grande amoureuse de plages, de soleil et de mer, j’avais rendez-vous avec toi, Marseille. Et depuis fort longtemps. Je reportais sans cesse notre rencontre. Si j’avais su! Ça ne pouvait déboucher que sur une belle grande histoire d’amour toi et moi. J’écris ces lignes alors que je ne t’ai même pas encore quittée mais, déjà, je ressens cette tristesse qui m’empoigne le cœur comme dans toutes ces bonnes vieilles histoires sentimentales plutôt banales, qui semblent toujours un peu insurmontables. On s’est apprivoisé, lentement, et ça nous a bien réussi.


Vue sur le château d'If, célèbre prison du comte de Monte-Cristo sur l'île faisant partie de l'archipel du Frioul


Vallon des Auffes


Amis français, ne soyez pas offusqués, vous trouverez ici certainement bien des clichés mais Marseille, je t’aime d’amour et tous tes clichés, je les traînerai avec moi comme autant de petits bonheurs lovés au creux de mon esprit. Tu m’as fait oublier les jours dans ton pays, je ne les compte même plus. Je m’abreuve de toi autant que je le peux. Du street-art du Panier au faste des mosaïques de la Bonne Mère, en passant par tes rassemblements dominicaux sur la Canebière (et tes cornets de sardines frites!) ou même la poésie de la dentelle de béton de ton musée tout neuf, tout m’interpelle chez-toi. Tu mets tous mes sens en ébullition.

Street Art du Panier, plus vieux quartier de Marseille

La Bonne Mère, veillant sur la ville

La richesse de l'intérieur de la Bonne Mère

Sardines frites sur la Canebière, principale artère de Marseille 


Marseille, tu vibres de tout ton être et me fais vibrer avec toi. Tu réussis même à me raviver le cœur et l’esprit, à m’inspirer, à me faire espérer le meilleur, moi dont les histoires de cœur sont pourtant lamentables! Tu m’as ouvert les bras entièrement, prête à me satisfaire, à m’offrir tous mes rêves, ton temps et ton épaule, à écouter mes aspirations, les encourager aussi, à simplement être là, tout près, toujours prête.

Le Mucem, musée inauguré en 2013

Le grand miroir du Vieux-Port!


Je n’ai pas connu Marseille la mal-aimée, je ne t’ai pas connue à cette époque de turpitude. Je n’ose même pas y croire tant ça me semble irréel. T’aurais-je moins chérie? T’aurais-je crainte? Néanmoins Marseille, en te tournant résolument vers la mer qui te berce, tu t’es réinventée de magnifique façon et je te défendrai toujours corps et âme contre les médisants.


La Corniche Kennedy qui longe la mer. Le banc qui s'y trouve serait le plus long du monde!

Le fort St-Jean

Le Vieux-Port

Anciennement le lieu de la criée hebdomadaire des pêcheurs qui y vendaient leurs prises et transformé en théâtre



J’aime tes couleurs, le bleu de ton ciel, le blanc de ton calcaire rocheux, le vert de ta mer, l’orangé de tes toits de terre cuite au soleil couchant. J’aime ta lumière, ton soleil bienveillant, ton accent chantant, le souffle du Mistral qui rend ta douce chaleur si agréable. J’aime ton odeur saline près du Vieux-Port. J’aime ta diversité millénaire qui s’accommode si bien et qui me réchauffe l’âme. J’aime tes dizaines de langues entendues partout et que tu ne crains pas, que tu assumes même fièrement. J’aime tes sons aussi, ceux du rap franco des ados à fond dans leurs sonos (tu sens la rime musicale écrite pour toi ici??!!) ou ceux du rythm n’ blues de cette terrasse qui accompagnait si bien les verres de Bailey’s en fin de soirée! Tu es le monde Marseille, tu représentes tous les bons vieux rêves de voyageurs, du plus snob jusqu'au moins fréquentable, le savais-tu?


Calanque de Sugiton

Calanque de Sugiton vue de son belvédère


Balade dans le Panier de Marseille

Palais Longchamp


J’aime tes plages de galets nichées au sein d’une baie turquoise. J’aime tes petits paradis maritimes et intimes, écrins calenquesques aux paysages plus grands que nature, tes belles vieilles pierres emplies d’histoires, tes chiens racés et si mignons que tu accueilles partout (au fait, comment fais-tu pour qu’ils soient tous si bien dressés??!!). J’aime tes enfants rieurs, de toutes les teintes du monde, qui s’amusent à se jeter au bout du quai dans la grande bleue. Oh oui, elle est belle la vie chez-toi et en quelques semaines tu as réussis à détrôner toutes les autres grandes villes de la terre dans mon cœur.


Archipel des îles du Frioul

La Vieille Charité est un ancien hospice devenu musée

Plage du Prado

Abbaye Saint-Victor


Mais je reste réaliste, je sens bien qu’il faut être fait fort pour faire partie de ta vie. T’inquiète ma belle, je le suis. Je sais bien aussi que tes travers qui, pour l’instant, me font rire, pourraient bien me hérisser à long terme. Mais n’est-ce pas déjà comme ça dans toutes les histoires de couples? Ton insolence qui, autrement ou ailleurs, me ferait perdre patience, me ravit ici. N’est-ce pas déjà bon signe pour que ça fonctionne entre nous? Je n’essaierai même pas de te changer, je n’ai jamais essayé avec quiconque d’ailleurs, j’accepterai tous tes défauts.






Promis, je continuerai à rire de ton insouciance et à galérer certains jours (tu te souviens, 3 jours que ça m’a pris pour trouver un bureau de poste ouvert à des heures normales de productivité!) mais je suis ici chez-toi dans une atmosphère à des lieux de l’Amérique du Nord. Promis, je rirai aussi de ta propension à gueuler pour tout et pour rien (mais à devenir complètement silencieuse à l’épicerie lorsqu’il n’y a qu’une caisse ouverte et que la file d’attente s’étire d’une trentaine de minutes!) car tu es bien difficile à prendre au sérieux dans ces moments-là, avoue-le.


Calanque de Callelongue




Promis, j’aimerai toujours tes impudeurs qui me siéent bien et qui permettent d’étaler tes scènes de ménage torrides sur la rue à la vue de tous (oui, oui, jeune blonde peroxydée qui va jusqu’à stopper la circulation à l’heure de pointe, c’est principalement à toi que je pense) ou de faire régner encore et toujours la culture du monokini que je croyais tombée aux oubliettes. Promis, je ne t’embêterai pas avec mon hiver et ton manque de courage lorsque tu me répètes inlassablement qu’il ne fait tellement pas beau cette année alors qu’on ne voit qu’un ou deux nuages dans la journée. Si tu savais comme ta météo me comble! Promis, je t’accepterai malgré ton impatience (salut, ami automobiliste pressé qui s’escrime contre ce pauvre motocycliste. Elle était encore rouge, la lumière!) et le vacarme de tes quartiers toujours présent. Tu es bruyante Marseille, achalandée aussi mais bel et bien vivante.


Calanque de Callelongue



J’aime par-dessus tout cette vie de mon quartier d’Endoume. Je ramène avec moi ces doux souvenirs de la terrasse de la brasserie du coin où le serveur sait maintenant que je prends deux sucres avec mon café le matin sans que je ne lui demande (tu vois Marseille, pour toi j’en suis même venue à apprécier le café, même mes amis auraient du mal à y croire!), des chocolatines de la petite pâtissière qui sont si chaudes et croustillantes dès mon réveil ou de la ratatouille du traiteur à deux rues d’ici (et de son jambon vendu à la tranche, en toute normalité, sans même lever les yeux d’exaspération). Allez, je termine cette lettre d’adieu et je vais prendre un dernier verre à la brasserie.

Endoume

Mon café d'Endoume!


Marseille, je te quitte. Je ne te promets rien. À mon âge, on ne promet plus des retours qui pourraient ne jamais venir! Mais Marseille, juste entre toi et moi, sache que tu me sauves peut-être la vie. Je te quitte Marseille mais t’inquiète putaing, je ne t’oublierai jamais. Marseille, je t’aime! xx


Calanque de Sugiton

Vue sur Marseille prise du balcon de la Bonne Mère


Encore un peu plus de lecture sur Marseille? Pourquoi ne pas tout apprendre sur son plat typique, la bouillabaisse, en cliquant juste ici!


                             VOUS AIMEZ? ÉPINGLEZ-MOI!

16 commentaires:

  1. Sublime billet Annabelle <3

    J'ai rarement lu un article aussi doux et sincère sur une ville. Bravo !

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Ho merci Mitchka! Ça me touche beaucoup! Mais Marseille est tellement inspirante! ;)

      Effacer
  2. Mais quel article magnifique !! Je vais le partager un peu partout!! Quelle belle déclaration!!

    RépondreEffacer
  3. Quelle magnifique déclaration d'amour à Marseille ! Je commrends tout à fait ton amour pour cette ville cette lettre j'aurais pu l'écrire ! ��

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Merci d'être passée ici et de si bien me comprendre! ;)

      Effacer
  4. Magnifique déclaration. Tu me donnerais presque envie d'aller visiter la ville.
    Bravo!

    RépondreEffacer
  5. Je ne pensais vraiment pas que ma ville t'avais tant bouleversée !
    Et malgré tout mon amour pour cette ville, ma ville, je n'aurai jamais pu trouver des si jolis mots pour en parler. J'aurai certainement dévié sur sa violence au quotidien (je ne parle pas de celle des cités mais bien de la difficulté de vivre dans cette hyper grande ville, tellement mal gérée).

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Ta ville, Olivia, m'a touchée au plus haut point! Et tu sais, Montréal n'est pas vraiment mieux gérée alors je pardonne peut-être plus facilement certains tords aux marseillais.

      Effacer
  6. Mais je n'avais jamais vu Marseille sous cet angle-là ! On ne nous montre que des banlieues chaudes et des règlements de compte de mafieux... c'est bien la première fois que je vois ces palais et ces ruelles paisibles. Superbe chronique !!

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Évidemment, en 3 semaines, je n'ai pas pu constater tout ce qui lui donne sa mauvaise réputation mais j'ai tellement aimé y vivre ces quelques semaines!

      Effacer
  7. Quel bel article ! De toute beauté Annabelle, bravo pour ce moment de poésie pure aux couleurs éclatantes, je me suis régalée, alors même que je n'aime pas tellement Marseille !

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. J'espère alors que je te l'aies fait voir d'un autre oeil!

      Effacer