Je
rêvais depuis longtemps de faire un safari.
Et je rêvais aussi de voir la Camargue.
Mais lorsqu’on voyage sans voiture comme je l’ai fait ces derniers mois en
France, aller voir la Camargue de plus près peut devenir plus ardu.
Heureusement, grâce à Camargue Alpilles Safaris et l’Office de tourisme d’Arles, j’ai pu réaliser, avec bonheur, une escapade dans la région que je
vous raconte ici.
Si
vous me suivez depuis quelques temps, vous le savez déjà, j’adore aller à la
rencontre de la faune ailée des réserves naturelles. C’est donc avec une joie
non dissimulée (auprès de mes plus proches
amis et de mon petit frère à qui j’ai rabattu les oreilles, ou plutôt la boîte
de messages, avec ma hâte d’y être!) que j’attendais cette rencontre avec les
célèbres flamants roses camarguais. Rendez-vous fut pris en juin dernier
derrière le bureau de l’office de tourisme d’Arles avec Sandrine, guide pour Camargue Alpilles Safaris, pour une
aventure sauvage de quatre heures.
La Camargue est une région naturelle française,
une zone humide de 150 000 hectares classée comme réserve de biosphère et
parc régional naturel.
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Source : Wikipédia
C’est
à bord d’une vraie jeep de safari que j’ai embarqué en compagnie de cinq autres
touristes désireux, tout comme moi, de découvrir la faune de la région et ses
paysages. Parce que la Camargue, ce n’est pas seulement des flamants roses.
C’est aussi des élevages de chevaux sauvages, une culture tauromachique
ancestrale, une multitude d’oiseaux de toutes espèces, un monde agricole
unique, de petits domaines invitants (aussi appelés «mas») et, ne l’oublions pas, de magnifiques paysages.
Les animaux de
la Camargue
Dès
que l’on traverse le pont de Trinquetaille à Arles et que l’on entre dans le
quartier du même nom, on est officiellement en Camargue. Il ne suffira que de
quelques minutes de route pour apercevoir nos premiers chevaux blancs. Il faut savoir que les vrais chevaux de Camargue
sont blancs et plus petits que la moyenne. Mais ne dites surtout pas à leurs
éleveurs qu’ils possèdent des poneys, c’est que ces troupeaux font la fierté de
la région et on les dresse pour être montés et rassembler les manades
(troupeaux de taureaux).
On dit que les chevaux et les taureaux de Camargue
sont sauvages mais seulement parce qu’ils sont élevés en liberté sur le
territoire. En réalité, chaque troupeau appartient bien à un éleveur et chaque animal
est marqué du sceau de son propriétaire à sa naissance.
La
culture tauromachique est fort présente en Camargue. Ce qui semble une évidence
lorsqu’on sait que la région possède sa propre race de spécimen : le taureau Camargue. Élevés en
semi-liberté, les taureaux Camargue n’ont jamais pu être domestiqués et servent
toujours pour la course et les jeux mais aussi pour leur viande bénéficiant
d’une appellation d’origine contrôlée. Grâce à Camargue Alpilles Safaris, j’ai
pu les approcher (mais en gardant
toujours mes distances, cela va de soi!) et observer certaines manades dans
leurs pâturages et je peux affirmer que ça reste bien impressionnant. La
culture est tellement ancrée dans la population qu’on y érige même des statues
en hommage aux plus dignes représentants de la race!
Il
existe bien d’autres races animales en Camargue que vous rencontrerez peut-être
en safari notamment la tortue cistude, le lézard ocellé ou le ragondin. Pour ma
part, j’ai eu la chance unique d’apercevoir un bébé sanglier (c’est Obélix
qui aurait été content!) mais disons que nous ne nous sommes pas éternisés
non plus. Qui dit bébé, dit habituellement maman à proximité alors nous l’avons
simplement observé à partir de la jeep! Mais ça demeure tout de même un moment
fort de cette escapade.
Petite rencontre forte en émotions (pour moi... et pour lui)! |
Les villes,
villages et habitations de la Camargue
En
matière urbaine, la Camargue c’est d’abord Arles mais aussi Aigues Mortes (6000
habitants), le village de pêcheur Le Grau du Roi (8000 habitants), la station
balnéaire La Grande Motte (8000 habitants), Salins de Giraud (2000 habitants)
et Saintes-Maries-de-la-Mer (2500 habitants), entre autres.
La croix camarguaise qui s'affiche fièrement dans les villes et villages |
C’est
à Saintes-Maries-de-la-Mer que notre
équipage a pu faire une halte au cours de ce circuit et nous y sommes atterris
en plein championnat de France du barbecue (ça
ne s’invente pas)! Vous imaginez comment j’ai pu saliver aux effluves de
viandes et légumes grillés qui provenaient du centre??!! Le village est un lieu
de pèlerinage célèbre puisque la légende veut que Marie-Madeleine (oui, oui, LA Marie-Madeleine du Nouveau-Testament!)
accompagnée de Marie-Jacobé et Marie-Salomé auraient dérivé de la Palestine
jusqu’ici en barque pour fuir les persécutions religieuses. Il était donc
impératif de profiter de ce petit temps libre pour me rendre jusqu’à l’église
Notre-Dame-de-la-Mer construite comme une forteresse et qui abriterait les
reliques de ces saintes copines. C’est aussi dans ce village que j’ai senti le
plus fortement le culte du cowboy de Camargue avec ses arènes, son culte du
taureau qui se déploie près de la plage et ses chapeaux vendus aux coins de
toutes les rues et en regardant les camarguais partir en excursions équestres.
L'église Notre-Dame-de-la-Mer |
Les plages méditerranéennes sont aussi présentes en Camargue |
Championnat de barbecue à Saintes-Maries-de-la-Mer! |
Cette
culture ancestrale, on la remarque aussi au détour des petites routes perdues
du territoire. Deux autres arrêts se sont ainsi imposés au cours de cette
excursion. Après avoir traversé quelques tout petits bourgs d’où s’élève à
peine un clocher d’église, une drôle d’habitation apparaît au bord de la route.
Sandrine stoppe le véhicule pour nous expliquer la vie des «gardians»,
ces hommes engagés comme ouvriers agricoles, montant fièrement un bel étalon
blanc pour rassembler les manades, portant habituellement les sabots et le
chapeau et vivant dans ces espèces de cabanes de roseaux. L’image est tellement
romantique que j’ai immédiatement envie de devenir gardiane à mon tour (le terme féminin existe réellement)! Qui
plus est, j’apprends que ce métier se pratique toujours mais, ce qui est encore
plus tentant, c’est que le côté rudimentaire de cette vie quotidienne d’un
siècle passé a su intégrer la modernité du XXIe siècle à la
profession. Je largue tout et je m’engage???
La cabane rustique du gardian |
Enfin,
juste avant de rejoindre Saintes-Maries-de-la-Mer, on nous fait entrer sur les
terres d’un «mas», ces petites exploitations agricoles où l’on pratique
l’élevage de chevaux et de taureaux. En témoigne d’ailleurs la construction
d’une petite arène dans la cour du domaine. De nos jours, plusieurs de ces
domaines ont été reconvertis en lieux de villégiature pour les touristes de
passage et on en croise plusieurs sur la route (vous me voyez venir pour une prochaine fois??!! Parce que oui, j’espère
qu’il y aura une prochaine fois pour approfondir mes connaissances de cette
région et retourner faire encore plus de photos d’encore plus d’espèces).
Les milieux
naturels et agricoles de la Camargue
Il
n’y a pas que des animaux ou des villages à voir en Camargue. Les paysages y
sont magnifiques. En parcourant les petites routes de la région, notre guide
nous montre et nous explique tout, tout, tout sur ses milieux naturels et les
différentes cultures qu’on y exploite.
Dominant
le secteur agricole de la Camargue, le riz
est devenu la plus importante production céréalière de la région. Après
l’Italie, c’est ici que sa culture est la plus répandue en Europe. Cette
culture inondable lors de la récolte permet le dessalement des terres qui rend
l’exploitation d’autres céréales possible. On y cultive le riz blanc, le rouge
et le noir. Lors de mon passage en juin, le vert des rizières qui contrastait
avec le bleu du ciel rendait le décor sublime!
Conseil pour éviter l’attrape-touriste : il
n’est vraiment pas recommandé d’acheter les trois sortes de riz vendus
ensemble, dans un même paquet. Leur cuisson étant fort différente, vous vous retrouveriez
avec certains grains trop cuits alors que d’autres ne le seront pas assez!
Le
territoire rural de la Camargue accueille également, entre autres, des
plantations de blé, de vignes, de maïs ou de tournesol. Mais qui dit Camargue,
dit aussi climat très sec. En 2017 par exemple, certains champs n’ont pas vu,
pendant des mois, l’ombre d’une seule goutte de pluie! Mais les habitants sont
ingénieux et ont mis au point un excellent système d’irrigation développé dès le XVIe siècle mais vraiment au
point depuis le XIXe qui permet le pompage des eaux du Rhône
distribuées dans les multiples kilomètres de canaux et géré le plus souvent de
façon collective.
La
Camargue c’est aussi un immense milieu aquatique quasi-légendaire où nous mena
notre guide : l’étang de Vaccarès.
Long de 12 kilomètres, il n’a pas plus de 2 mètres de profondeur et il
constitue la plus vaste aire naturelle et préservée de ce territoire. Mais
avant tout, il représente l’endroit que j’attendais impatiemment d’admirer pour
observer tous les migrateurs qu’on y retrouve (ai-je besoin d’ajouter que c’est ici qu’il faut garder les yeux grand
ouverts?)!
Les oiseaux de
la Camargue
En
roulant sur le chemin qui longe l’étang, notre guide Sandrine, avec son œil de lynx,
repère facilement de superbes spécimens à plumes ce qui fait vibrer la fibre «ornithologue
amateur» en chacun des occupants de la jeep. Et si vous croyez que la vôtre est
enfouie bien profondément, soyez assurés qu’elle fera surface rapidement!
L’engouement est palpable. Elle arrête régulièrement le véhicule pour nous
laisser tout le temps nécessaire d’observer les oiseaux qu’elle nous présente à
tour de rôle et de les photographier.
Aigrette |
Ici,
un héron bien fier qui n’a pas encore eu le temps de se camoufler. Là, une
échasse blanche trop mignonne cherchant son prochain repas. Plus loin encore,
un huîtrier pie en voie d’extinction rarement observable sous ces latitudes. Je
me sens alors bien choyée de les approcher de si près.
Un héron qui prend la pose |
L'échasse blanche cherchant son prochain lunch! |
Un huîtrier pie qui nous attendait sur le bord du chemin |
Et
puis, on les aperçoit au loin. Perchés sur leurs longues pattes, ils sont les
plus célèbres occupants de l’étang. Et oui, vous l’aurez deviné, il s’agit des
fameux flamants roses. Toutefois, il faut savoir que juin n’est pas la
meilleure période pour les reluquer. La chaleur et le souffle fort du mistral
ce jour-là les gardent plus au large. Mais à travers ma lentille, je réussis
tout de même à en mitrailler quelques-uns. Et lorsque j’en vois certains prendre
leur envol, je ne peux qu’être éblouie par le spectacle.
Oui,
vous le devinez sans doute, j’ai adoré ce moment en Camargue pour le côté sublime
de son environnement, sa diversité, ses charmants villages et, bien sûr, pour
toute cette faune facilement observable. Ne pas l’avoir vue m’aurait beaucoup
peinée. Cette proposition de Camargue
Alpilles Safaris a donc été reçue comme un grand moment d’excitation et il a
vraiment comblé toutes mes attentes. Grâce à leur excellente guide, je n’ai pas
seulement vu la Camargue, je l’ai aussi découverte d’une manière tout à fait
intéressante.
Un merci spécial à Sandrine, notre guide! |
J’ai
beaucoup appris en étant trimballée dans cette jeep même si j’avais beaucoup lu
au préalable sur la région. C’est sans doute l’une des meilleures façons d’en
faire son apprentissage lorsque, comme moi, on voyage en France sans voiture. Un
énooorme merci à l’Office de tourisme d’Arles et à Camargue Alpilles Safaris d’avoir permis cette excursion. Mais surtout, cette expérience
aurait été bien différente si ce n’avait été de notre guide Sandrine qui
connaissait si bien la Camargue et nous l’a présentée de si agréable façon!
Pour
tout savoir sur les circuits, forfaits et tarifs proposés par la compagnie,
c’est par ici : www.camargue.com.
J’ai été invitée gracieusement à participer à
ce safari par l’Office de tourisme
d’Arles et par Camargue Alpilles
Safaris mais toutes les opinions émises dans cet article reflètent
complètement ma pensée (si je n’avais pas aimé, je ne vous en aurais pas
parlé).
Puisque
la Camargue se combine à merveille avec un séjour à Arles, lisez (ou relisez)
tous mes bons plans à Arles par ici!
La Camargue est une très belle région et tu as eu une bien bonne idée d'y faire un safari, c'est original et en même temps vu le contexte ça parait idéal.
RépondreEffacerTes photos sont superbes, ça me rappelle de très jolis souvenirs.
Une belle façon de faire ses premiers pas en Camargue et qui m'a donné envie de mieux connaître la région dans le futur!
EffacerLa chance, tu as vu un petit marcassin! En effet, ca c'est du taureau de competition!
RépondreEffacerEn effet, impressionnants ces taureaux! Et il était trop mignon ce petit! Je savais même pas qu'il y en avait en Camargue, imagine donc ma surprise!
EffacerJ'habite non loin de là, et j'adore vraiment cette partie de la France, et notamment Aigues Mortes. Ses salins sont à faire absolument, avec vue imprenable sur la cité.
RépondreEffacerJe compte bien y retourner pour mieux découvrir la Camargue et je passerai assurément par Aigues-Mortes cette fois-là!
EffacerTrop chou le petit marcassin ! Ton article est ultra complet sur la Camargue, bravo c'est super intéressant 😊 L'idée du safari est top !
RépondreEffacerMerci beaucoup! C'est vrai qu'il est mignon comme tout! Et pour le safari, c'est vraiment une façon intéressante de découvrir la Camargue. J'y ai beaucoup appris.
EffacerQue de belles photos dans cet article !! Tu as croisé une sacré quantité d'espèces, qu'elles soient à poils ou à plumes !! Je suis fascinée par les flamants roses, je pouvais en voir à la réserve naturelle de Sauvage près de chez moi jusqu'à ce qu'elle ne ferme définitivement ses portes (quelle déception), et je rêve d'aller en Camargue pour les voir ! Les chevaux sont également magnifiques ! Le championnat de barbecue, c'est trop drôle ça !! Merci pour ce joli reportage :D :D !
RépondreEffacerMerci à toi pour ce gentil commentaire! Je te souhaite bien d'aller en Camargue, tu vas adorer!
EffacerJe comprends ton amour et ton intérêt pour les oiseaux sauvages. La Camargue est un lieu que j'adorerais découvrir. Je garde ton article sous le coude :)
RépondreEffacerJe ne suis pas ornithologue, je m'y connais bien mal mais j'aime en faire l'observation et la photographie. Et comme c'est toujours un beau défi à relever, je suis doublement contente quand je réussis une bonne photo d'un spécimen!
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