samedi 31 octobre 2020

La Conciergerie : une prison devenue légendaire


   

La Conciergerie : une prison devenue légendaire

Petit guide historique d’un grand bâtiment de France

 

Paris, février 2020. Autant dire une autre époque! Je fais un passage éclair dans la capitale pour voir quelques amis avant de me rendre à Lens pour un voyage de presse avec toute l’équipe En France Aussi. Peu de temps pour faire autre chose que de manger et boire (c’est Paris, après tout) mais juste assez pour faire la visite d’un endroit devenu tristement célèbre où je n’avais encore jamais mis les pieds mais que l’amatrice d’anecdotes historiques en moi espérait depuis longtemps : la célèbre Conciergerie de Paris!

 

Cet article participe au rendez-vous interblogueurs En France Aussi (oui, oui, après plusieurs mois d’absence, je fais un retour)! Ce rendez-vous mensuel, créé par Sylvie du blogue Le Coin des Voyageurs, invite les blogueurs à faire découvrir chaque premier jour du mois les richesses du patrimoine de la France et ses beautés selon un thème donné. Ce mois-ci, le thème « Légende » a été choisi par Audrey du blogue Arpenter le Chemin (la plus canadienne des blogueuses françaises)!

 


L’atmosphère est particulière en ces lieux chargés de mémoire où légendes et Histoire s’entremêlent. On ressent presque la présence d’illustres fantômes nous frôler au détour d’une ancienne cellule. Pour nous, québécois, le personnage principal qui hante les murs de cet ancien palais possède une aura un peu mythique. Mais que s’est-il vraiment passé par ici pour que le bâtiment et sa plus célèbre pensionnaire entrent dans la légende ? Et connaissez-vous ces légendes plus ou moins loufoques que trainent derrière eux les grands hommes et grandes femmes de France qui se sont promenés dans ces couloirs ?


  

De Palais à prison

Avant d’être la prison que l’on connaît, la Conciergerie fut d’abord Palais de la Cité, érigé au Xe siècle sur l’île du même nom, d’abord comme demeure des comtes de Paris puis pour les anciens rois de France. Sous le roi Saint-Louis, vers 1240, le Palais s’agrandit. Presque 100 ans de travaux seront alors mis en branle mais on retient surtout la construction de multiples chapelles qu’il fit aménager dans son enceinte vu son caractère très pieux.

 

Carthage, août 1270, le Roi Louis IX meurt en croisade après avoir pris d’assaut la ville, probablement de l’épidémie de dysenterie (ou de typhus, rien n’est moins clair) qui ravage ses troupes. Sa dépouille est alors ramenée en France. Deux miracles surviennent lors de son passage en Sicile, deux autres sont reconnus par l’Église dans le nord de l’Italie et ils finissent par se multiplier autour de son tombeau à la basilique Saint-Denis. Tellement que les forces de l’ordre doivent tenter de contrôler la population qui vient s’y recueillir dans l’attente d’une guérison miraculeuse ou d’une réclamation quelconque. Il est canonisé en tant que Saint-Louis en 1297 mais ses reliques connaîtront un triste destin, dispersées pendant la Révolution et d’abord disputées entre royauté et monastères (Anne d’Autriche, insatisfaite de son morceau de côte, réclame une côte entière alors que les moines de Saint-Denis, pour leur part, refusent de se contenter d’un bras ou d’un tibia)…

 


À l’époque de la Révolution française, la chapelle qui reste aujourd’hui sert de lieu de culte où on célèbre les messes de la prison mais elle servira aussi plus tard de cachot collectif pour les révolutionnaires condamnés. La légende dit qu’en octobre 1793, à la veille d’être guillotinés, 21 députés Girondins y tiennent leur dernier banquet dans une ambiance lourde, on peut l’imaginer.

 

La Chapelle qui subsiste encore aujourd'hui


« Le souper funéraire était dressé dans le grand cachot. Les mets recherchés, les vins rares, les fleurs chères, les flambeaux nombreux, couvraient la table de chêne des prisons. Luxe de l’adieu suprême, prodigalité des mourants qui n’ont rien à épargner pour le jour suivant. Les condamnés s’assirent à ce dernier banquet, d’abord pour restaurer en silence leurs forces épuisées, puis ils y restèrent pour attendre avec patience et avec distraction le jour. Ce n’était pas la peine de dormir. »

                                                   - Lamartine, 1847

 

Philippe IV Le Bel fit, quand à lui, reconstruire le Palais. Les travaux se terminèrent à la fin de son règne en 1313. Il fit aménager la Grand-Salle (maintenant rattachée au palais de justice), une immense pièce avec une multitude de piliers et la salle des Gens d’Armes, un grand réfectoire qui accueillait le personnel du palais estimé à près de 2000 âmes. Les expropriations de voisins furent nombreuses. C’est à lui aussi que l’on doit l’architecture gothique des lieux.


Paris, mars 1314, ça brasse depuis quelques années entre le Roi de France Philippe le Bel et l’Ordre des Templiers qui, par sa richesse et son influence et selon Philippe, menace le Trône de France et la Papauté. Il a d’ailleurs fait arrêter et torturer ses membres en octobre 1307 afin de leur faire avouer les pires crimes pour ainsi les faire disparaître. Mais en ce printemps historique, leur chef Jacques de Molay est amené au bûcher. Avant de brûler vif, il lance une lourde malédiction sur ses accusateurs et leur descendance. Le mois suivant, le pape Clément V meurt d’un cancer fulgurant alors qu’en novembre de la même année, le Roi Philippe décède d’un accident de chasse et sa lignée s’éteint quelques générations plus tard…

 


 

Sous le règne de Jean Le Bon est ajoutée la tour de l’Horloge mais aussi une cuisine mieux isolée du reste du palais et plus près de la Seine afin d’éviter les incendies et de rendre plus facile son approvisionnement puisque les produits arrivaient par bateau. Son fils, Charles V, quitte le palais dès 1360. Les rois subséquents utilisent encore le palais lors de grands événements mais rapidement, la royauté s’installe au Louvre puis à Versailles.

Le réfectoire

 

Pourquoi La Conciergerie ?

C’est bien simple! À l’époque de la résidence des rois, le palais sert également de logement pour le concierge des lieux. L’homme en charge de cette tâche possédait un rôle d’importance, celui de gardien chargé d’assurer l’ordre, de percevoir les loyers et de représenter le pouvoir royal. Lorsque le palais est officiellement transformé en prison, vers 1370, le terme subsiste pour celui qui devient dès lors son geôlier. En plus de s’occuper de l’administration de la justice et de la police, il doit gérer l’enregistrement des prisonniers qui y entrent de son bureau situé dans le couloir menant aux cellules.

Le couloir des cellules

 

Paris, octobre 1793, s’ouvre le procès de Marie-Antoinette où défilent une quarantaine de témoins qui apportent devant la cour leur lot de rumeurs, plus folles les unes que les autres et qui contribuent à sa condamnation pour haute trahison. Parmi celles-ci, la plus énorme d’entre toutes, celle de l’accuser de relations incestueuses avec son fils et héritier du Trône afin de l’ancrer dans la légende comme le monstre qu’elle n’a sans doute pas complètement été…

 


Les bureaux du greffier et du... Concierge!

 

La Prison de Marie-Antoinette

Été 1789, la Révolution française fait rage. Le peuple français se révolte, en pleine crise économique et politique, contre les pouvoirs en place et incidemment, la monarchie qui a, au cours des dernières années, un peu trop profité de la vie au détriment de ses sujets. Une horde de français mécontents assiègent Versailles et ramènent le roi Louis XVI, son épouse Marie-Antoinette et la famille royale aux Tuileries. Après avoir tenté une évasion, la famille royale est emprisonnée à la prison du Temple et le roi est rapidement exécuté. Quant à Marie-Antoinette, elle est alors transférée à la Conciergerie, laissant derrière elle ses enfants, d’où elle subira un procès pas tout à fait dans les règles qui ne durera que deux jours et sera condamnée à mourir sous la guillotine, le 16 octobre 1793, près de trois mois après son entrée ici.

L'entrée de la chambre de Marie-Antoinette

 

Rambouillet, 1785, Louis XVI, Roi de France et époux de Marie-Antoinette, commande à un artiste des coupes pour le service de laiterie de la Reine. L’artiste renommé pense alors à créer un bol-sein qui servirait à y boire le lait mais aux allures d’une coupe. Vraie ou fausse, la légende dit que la coupe en question aurait été moulée sur le sein de la Reine et qu’il s’agirait à ce moment de l’invention de la coupe à champagne!

 


Normalement, on ne reste pas longtemps à la Conciergerie. On y arrive avant son procès et on en ressort aussitôt le jugement rendu, souvent rapidement expédié. Défileront ici tous les genres d’accusés, de l’opposant politique au grand criminel en passant par le petit faussaire. Pendant la Révolution, on y compte plus de 500 détenus qui financent eux-mêmes leur détention. Les plus riches profitent des plus grandes cellules, reçoivent des visites, obtiennent du papier pour écrire alors que les plus pauvres s’entassent dans de petites cellules sombres. Femmes et hommes s’y retrouvent chacun dans leur section. Les conditions d’incarcération de Marie-Antoinette sont méconnues et teintées de légendes invraisemblables. On attribue à ses bourreaux les pires supplices dignes d’une martyre chrétienne. On sait cependant qu’elle n’a pas pu bénéficier des mêmes avantages que d’autres nobles.

On autorise les prisonniers à sortir dans les cours intérieures, une pour les femmes, une pour les hommes. Avec la chapelle, la cour des femmes reste le lieu le mieux conservé de tout le bâtiment. Au premier étage se trouvaient les plus aisées d’entre elles qui avaient vue sur la cour alors qu’au rez-de-chaussée, on aperçoit encore les grilles des cachots qui accueillaient les plus pauvres. On imagine facilement l’angoisse que pouvait ressentir tous ces gens…

 

La cour des femmes


Versailles, été 1901, deux touristes britanniques en visite au château se promènent dans les allées du parc en direction du Petit Trianon, l’antre de la reine pendant ses fastes années sur le domaine. Elles se perdent dans l’immensité du parc mais en reviennent en affirmant qu’après avoir fait toutes deux un malaises inexplicables, elles ont fait la rencontre de nul autre que du fantôme de Marie-Antoinette, paisiblement assise sur la pelouse en robe et chapeau blanc. Finalement, pour faire la rencontre de son fantôme, vaut peut-être mieux fréquenter Versailles que la Conciergerie mais une chose est sûre, les légendes autour de cette Reine de France perdurèrent longtemps!

 

 

Lorsque les mouvements révolutionnaires de nos cousins français se furent calmés, les tribunaux s’installèrent définitivement dans le bâtiment. Encore aujourd’hui, le Palais de Justice de Paris et la Cour du May (d’où partaient les charrettes chargées de leurs condamnés vers la guillotine) se trouvent adjacents à l’entrée des visiteurs de la Conciergerie.


 

Et si vous poussez votre balade juste un peu plus loin, vous ne pourrez rater un autre des plus célèbres bâtiments de Paris (que dis-je, un des plus illustres bâtiments du monde), lui aussi situé sur l’île de la Cité et lui aussi imprégné de grandes légendes immortelles… Mais ça, c’est une autre histoire!


Pour plus d’informations et vérifier tarif et heures d’ouverture, c’est ici, sur le site de la Conciergerie!

Pour voir la carte de tous les articles publiés par les participants du rendez-vous sur le même thème ce mois-ci, c'est par ici!

 

De Paris, vous pouvez aller partout en France! Mais je vous recommande avant tout de poursuivre votre voyage en suivant ces liens :

À Lens, où je me suis rendu en train de Paris.

À Marseille, évidemment! 

Ou pourquoi pas à Lille ?

 

  

VOUS AIMEZ? ÉPINGLEZ-MOI!

mardi 13 octobre 2020

La Haute-Gaspésie, de village en village


La Haute-Gaspésie, de village en village 


La Haute-Gaspésie, c’est une enfilade de villages nichés au creux des anses, qui sentent bon l’air du large et qui se dévoilent au détour des lacets de la fameuse route 132. C’est un territoire de caps vertigineux qui semblent se perdre dans la mer. C’est le cri des goélands, le souffle des baleines à l’horizon. Des plages de sable noir parsemées de galets où on ne se lasse jamais de se balader. Le goût du saumon frais et fondant sous la langue. C’est aussi de grands trésors naturels bien cachés au sein des forêts surprenantes de l’arrière-pays.  

La Haute-Gaspésie, on y passe chaque fois qu’on se rend au bout de la péninsule, en s’extasiant sur son décor plus grand que nature. Mais on ne s’y pose rarement plus longtemps qu’une halte, préférant bien souvent les voisins que sont Forillon ou Percé. Cette fois-ci, j’avais décidé de la découvrir d’un bout à l’autre, de village en village, dans un roadtrip en solo. Ces municipalités, au nombre de huit, bordent la côte nord de la région, offrent des panoramas magnifiques (et pas seulement maritimes comme vous le verrez ici) mais surtout, elles ont confirmé ce que j’affirme depuis tant d’années : la Gaspésie est sans doute le plus bel endroit du monde! J’espère donc que vous aurez autant de plaisir que moi à les découvrir…

 

Dans le contexte actuel de cette deuxième vague Covid, je crois important de rappeler que les déplacements entre région ne sont pas recommandés mais j’espère quand même que cet article vous servira d’inspiration pour le futur!

 

 

 



Saint-Maxime-du-Mont-Louis

 

Les plages de la Haute-Gaspésie

Qui dit Gaspésie, dit nécessairement mer et plages! C’est toujours ce qui m’attire le plus dans la région, son accès privilégié avec la mer (ce qui n’est quand même pas courant au Québec). Il faut savoir qu’ici, les plages sont de sable noir et de galets ce qui ajoute irrémédiablement un air exotique à celles-ci. S’y promener à marée basse le matin ou en fin de journée, c’est la promesse d’un moment de paix à observer les oiseaux marins, à tenter de dénicher un crabe entre deux rochers ou à s’extasier sur la beauté d’un coucher de soleil. Ici, on refait le monde ou on reprend des forces pour les prochains mois (et je crois qu’on en aura tous bien besoin)! D’ailleurs, tous les villages de la Haute-Gaspésie possèdent des haltes en bord de mer, ne reste plus qu’à choisir où s’arrêter.

Mes préférées? Celle de Saint-Maxime-du-Mont-Louis où l’on se pose sur les tables colorées qui la bordent, un livre à la main ou un pique-nique sur le siège arrière de la voiture. Ou celle de Mont Saint-Pierre avec sa vue spectaculaire sur son mont emblématique d’où se lancent les parapentistes. Et celle de Marsoui qui nous plonge dans l’histoire de la région avec son petit parcours photos.

 



Marsoui

  

La rando en Haute-Gaspésie 

La Haute-Gaspésie, c’est le paradis québécois de la randonnée! Sur ce seul territoire de plus de 5000 kilomètres carrés, on y retrouve 6 des 10 plus hauts sommets de la province, tous situés dans le Parc national de la Gaspésie (géré par la Sépaq). Ce parc d’ailleurs, il faut en parler. C’était la toute première fois que j’y mettais les pieds malgré mon intérêt pour la randonnée (mieux vaut tard que jamais). Dès que j’y suis entrée, j’en ai eu carrément le souffle coupé! Ici, c’est le massif des Chic-Chocs (qui signifie en langue micmac «barrière impénétrable») qui se déploie à perte de vue. 

Le décor est grandiose, fait de montagnes aux vallées escarpées sillonnées par la rivière Sainte-Anne, qui peut paraître rude aux premiers abords avec la présence de la toundra alpine mais qui se révèle aussi très accessible. Si vous désirez vous dépasser par une rando exigeante, c’est l’endroit parfait. Les monts Albert, Jacques-Cartier et Xalibu sont de grands chouchous des randonneurs. Sur ses plus hauts sommets, vous risquez même d’y observer des spécimens de la seule population de caribous au sud du fleuve. Mais si vous préférez simplement profiter de la beauté des lieux, vous y trouverez également votre compte. Le Mont Ernest-Laforce, avec son petit dénivelé, son sentier qui se fait en moins de deux heures (incluant les pauses photos et lunch) et sa vue à 360o, a sans nul doute le meilleur rapport effort/vue du monde! On m’a soufflé à l’oreille que le Mont Olivine est aussi du même calibre. J’y retournerai assurément pour tenter d’autres randonnées, ce parc est un de mes plus gros coups de cœur cette année.

 



Sainte-Anne-des-Monts et le Parc national de la Gaspésie

  

Si je ne me suis pas lancée dans la quête des plus hauts sommets du territoire, c’est que j’avais mis mes mollets à l’épreuve deux jours plus tôt! Petite confession : je rêve de descendre le Mont Saint-Pierre en parapente ou en deltaplane depuis des années mais je n’ai pas encore trouvé le courage de le faire! Pour ceux qui ne le sauraient pas, le village de Mont Saint-Pierre est reconnu comme la capitale de ces sports aériens au Québec. Mais plutôt que de le descendre de façon extrême, j’ai grimpé ses 430 mètres de dénivelé sur un petit 5 km (aller-retour). Oui, ça monte raide mais au sommet, ce qui m’a le plus impressionnée (outre mon exploit personnel de ne pas avoir rebroussé chemin), c’est d’admirer toutes les teintes de la baie vues de là-haut. Un camaïeu de bleus et de verts dont le seul souvenir réchauffera assurément l’hiver qui vient.



Mont Saint-Pierre

 

 Plusieurs autres secteurs de la Haute-Gaspésie proposent également des randonnées intéressantes. Le secteur de la Baie des Capucins à Cap-Chat offre 11 km en bord de mer où il est possible de partir à la découverte d’un marais d’eau salée et de ses habitants ailés. La réserve faunique des Chics-Chocs complète bien une grande tournée des sommets notamment avec ses monts Hog’s-Back et Vallières-de-Saint-Réal, moins fréquentés des touristes. Et la Vallée des Pins Blancs à Saint-Maxime-du-Mont-Louis, c’est 5 km dans l’arrière-pays qui longent la rivière Mont-Louis.

 

  

Apprendre en voyageant en Haute-Gaspésie 

Ce n’est pas parce qu’on passe des vacances au bord de la mer que l’on doit faire l’impasse sur l’enseignement que peuvent nous apporter les lieux que l’on traverse. Surtout lorsqu’on va à leur rencontre de façon si originale! 

À La Martre, on m’a raconté le fonctionnement du phare et l’histoire de ses gardiens pendant que je le gravissais jusqu’à son dernier palier. La construction de ce phare remonte à 1906. Il est toujours fonctionnel et a conservé son système d'origine fait d'un câble et de poids pour permettre la rotation de la lampe que le gardien devait activer, nuit et jour, à toutes les... 3 heures! Et comme il habitait la belle maison voisine, vous pouvez l'imaginer sortir de celle-ci, plusieurs fois par nuit en plein hiver, pour actionner l'éclairage et peut-être aider un navigateur en détresse…




La Martre

  

Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine possède peut-être un nom un peu surprenant à la redondance improbable mais le village recèle de petits trésors touristiques qu’on serait bien mal avisé de ne pas découvrir. Ici, votre premier réflexe sera sans doute de prolonger la route des phares pour vous arrêter au phare du Cap-de-la-Madeleine. Il n’est plus actif mais sa vue surplombant le barachois et son café gourmand méritent la pause. Mais il vous faut aussi poursuivre votre chemin juste un peu plus loin… 

La rumeur courait sur le site où j’étais hébergée (que je vous fais découvrir plus bas). Les voisins se passaient le mot entre eux, discrètement, comme un secret qu’on n’ose éventer : « On vous a parlé de la passe migratoire de la Zec ? Vous devriez aller y faire un tour »… Quand ça fait trois fois dans la même semaine qu’on te mentionne l’endroit à demi-mots, ta curiosité demande vite à être assouvie! Après avoir roulé lentement pendant une trentaine de minutes sur un chemin forestier spectaculaire, j’ai atteint le site de la passe migratoire de Grand-Sault sur la rivière Madeleine. Là où les saumons font le... grand saut! Située sur le territoire de la Zec de la Rivière-Madeleine, il s'agit d'une rare passe souterraine (et la plus longue au monde) érigée sur le site d'un ancien moulin de pâtes et papiers. Cette année, ce sont plus de 1600 saumons qui ont pu remonter la chute par un système de couloirs et de trappes actionné par le gardien des lieux : un record! La visite est très intéressante et le chemin pour y accéder longe le tracé de l’ancienne voie ferrée qui menait alors à l’usine en place. Les voisins avaient raison de recommander l'endroit, ce fut un de mes coups de coeur! 

 

 Il est possible d’assister au décompte et au passage des saumons, deux fois par jour en été. Le site est aussi riche en histoires et en vestiges du passé industriel de l’endroit (6$ par adulte et 3$ par enfant de moins de 12 ans pour accéder à la visite).

 

 



Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine

 

 À Sainte-Anne-des-Monts, Exploramer nous invite aussi à découvrir les mystères naturels, scientifiques et culinaires du Saint-Laurent de manière interactive et vivante par le biais de diverses expositions et activités ludiques. Une belle façon d’initier petits et grands à un périple gaspésien!

 

  

Roadtrip en solo en Haute-Gaspésie 

Il n’y a aucune crainte à avoir d’un roadtrip en solo en Gaspésie que vous soyez néophytes ou pas. Vous ne serez jamais dans le trouble, vous trouverez toujours de l’aide si nécessaire et ne serez jamais bien loin de la civilisation (je le dis surtout pour ceux qui ne connaissent rien de la région, hein). Bien sûr, il ne faut pas avoir peur de la solitude comme pour tout voyage en solo mais les gens du coin sont tous très accueillants, sympathiques et fiers de leur région et partageront avec vous avec bonheur un repas au comptoir d’un resto local ou leurs conseils sur leurs lieux préférés. N’oubliez pas aussi de traîner un peu de lecture si vous craignez les moments seuls. 

Et puis, le grand plaisir du roadtrip en solo, c’est de pouvoir s’arrêter où bon nous semble, sans avoir à obtenir l’autorisation d’une tierce personne pour virer à bâbord toute lorsqu’on aperçoit une petite halte routière tentante au bord du fleuve (et ils sont légion par ici). C’est aussi pouvoir écouter la musique qui nous plaît sans se faire dire que c’est un peu kétaine (ça prend absolument un peu de musique kétaine des années ‘80 en roadtrip) ou même écouter la radio de région en parcourant la route! J’adore écouter ce qui se fait ailleurs en matière radiophonique lorsque je voyage au Québec, connaître leurs goûts musicaux qui souvent diffèrent d’une région à l’autre ou apprendre sur l’actualité régionale parce que les enjeux économiques, sociaux ou touristiques sont bien différents entre Montréal et Gaspé.

En bonus, le roadtrip en solo permet, comme ce fut le cas pour moi, de pouvoir prolonger le voyage d’une journée ou deux parce qu’il n’y a aucune obligation à rentrer à la maison avant plusieurs jours et parce qu’on n’en a pas encore assez de la Haute-Gaspésie!

 



Rivière-à-Claude

  

La Haute-Gaspésie en septembre 

Cet été bien particulier a amené, on le sait tous, son lot de touristes sur toute la Gaspésie. Choisir de la visiter en septembre, pour ceux qui préfèrent le calme et se tenir loin de l’affluence des foules, est l’alternative idéale. Bien souvent, je me suis retrouvée à être la seule visiteuse des endroits rencontrés au fil de mes haltes improvisées et à profiter de visites guidées, de terrasses ou de plages pour moi toute seule. 

Toutefois, il ne faut pas oublier le facteur météo dans l’équation. Le vent du large peut être bien froid en soirée et il faut être bien habillé pour profiter au mieux du café du matin sur la terrasse. Je n’ai pas eu besoin de sortir tuque et foulard mais il s’en est fallu de peu! Quelques jours plus tard et ça y était, particulièrement sur les hauts plateaux des montagnes ou si j’avais préféré le camping. Ne jamais partir sans vêtement chaud pour ne pas être pris de court (et ce conseil tient aussi, bien souvent, en été).

 

J’ai quitté la région en me promettant, comme toutes les fois où je m’y suis rendue, de revenir me poser tout à l’est de la province. Plus je découvre cette Gaspésie chouchou des québécois, plus je la trouve belle, inspirante, poétique et réconfortante. Le jour du départ, il ne me manquait plus qu’un seul village à ajouter à ce roadtrip. Reconnaissable de loin par ses moulins à vent des temps modernes, fiers symboles de la municipalité, je ne pouvais faire autrement que de m’approcher d’eux. Cap-Chat fut, sans aucun doute, le parfait au revoir à ce territoire plus que parfait!



Cap-Chat

 

 Chez Éole Cap-Chat, vous êtes invités, tout l’été, à vivre une expérience particulière : pénétrer à l’intérieur de la plus haute éolienne à axe vertical au monde. De quoi impressionner la galerie!

15$ par adulte / 8$ par enfant de 6 à 15 ans.

 

  

Où dormir en Haute-Gaspésie 

Si je dois ne nommer qu’un seul endroit ayant fortement contribué à exacerber mon amour pour cette région, c’est bien le lieu où je me suis installée pour la majeure partie de ce séjour. Chez Camping Chalets Mer et Montagne à Sainte-Madeleine, on peut camper en roulotte ou en tente directement sur la plage, dormir en gîte mais surtout, réserver une cabine douillette et toute équipée avec balcon donnant sur la mer pour profiter encore plus et mieux de votre séjour. J’ai eu un véritable coup de foudre pour le site et ma cabine que je ne vous conseillerai jamais assez!  

Cabine pour deux : 75$ / Cabine pour 4 : 90$ / Roulotte : à partir de 75$ / Emplacements de camping pour roulotte : à partir de 36$ (les terrains pour tente avec accès au bloc sanitaire et les chambres en gîte ne sont pas disponibles cette année, mesures sanitaires obligent).




 
 

Motel à la Brunante (Sainte-Anne-des-Monts) : Un motel tout ce qu’il y a de plus conventionnel mais aux chambres confortables, calmes et propres. Bien situé au centre de la ville, permettant de rejoindre facilement la route du Parc de la Gaspésie et à distance de marche de quelques restaurants et commerces de proximité. 

125$ / la nuit (en haute saison pour une chambre standard de 2 lits doubles).

 


Auberge Sea Shack (Sainte-Anne-des-Monts) : L’auberge de jeunesse typique selon l’idée que l’on peut s’en faire (si on n’est pas des habitués des auberges de jeunesse) et bien connue des voyageurs de tout le Canada. Un lieu de rencontres festif et unique proposant chalets, maisons pour groupes, sites de camping sur la plage, bar, cantine et spectacles sur place. Un arrêt obligé pour tous les routards du monde! 

Vu les mesures sanitaires actuelles, les tarifs et durée minimale des séjours ont été revus et ne reflètent pas nécessairement les services habituels. Portez attention à leur site web pour plus d’informations.

  

Quelques adresses gourmandes

La Capitainerie des Deux Sœurs (Sainte-Madeleine) : Restaurant proposant un menu du terroir gaspésien mais aussi, de restauration rapide.

Atkins & Frères (Saint-Maxime-du-Mont-Louis) : Une boutique de produits fins de la mer fumés dans leur atelier et récipiendaires de nombreux prix. 

L’Eau à la Bouche (Saint-Maxime-du-Mont-Louis) : Restaurant de fine cuisine régionale qui fait aussi office d’auberge et où fruits de mer et pizzas sont à l’honneur. 

Auberge L’Amarré (Saint-Maxime-du-Mont-Louis) : Café-bistro (mais aussi auberge) avec un menu prêt-à-manger, une sélection de bières locales et une boutique d’artisanat qui se veut écologique et équitable.

Mont-Café (Cap-au-Renard à La Martre) : Un large choix de cafés de qualité du monde entier mais transformés localement. Également une boutique d’artisanat sur place. 

Marie 4 Poches (Sainte-Anne-des-Monts) : Pâtisserie-boulangerie-confiserie où l’on voudrait tout goûter! 

Restaurant L’Express (Sainte-Anne-des-Monts) : À Sainte-Anne-des-Monts, on vous conseillera sans doute une foule d’autres restaurants mais celui-ci, sans prétention, m’a offert l’un des meilleurs repas de mon séjour (pâtes, pizzas, burgers, menus du jour).

 

Vous poursuivez votre roadtrip jusqu’à Percé ? Ne manquez pas la chance de faire le plein de bonnes adresses dans cet article de l’an dernier!  

Incontournable Percé par ici.


 Encore plus d’informations sur les sites de Vacances Haute-Gaspésie ou de Tourisme Gaspésie.



 

VOUS AIMEZ ? ÉPINGLEZ-MOI!