lundi 28 décembre 2020

Le Portugal gourmand

 


Le Portugal gourmand

Manger au Portugal

(Gastronomie, spécialités et bonnes adresses)

 

À mon arrivée au Portugal, je connaissais bien mal sa gastronomie. Mais pendant mon séjour, je me suis lancée à la découverte de ses spécialités de mille et une manières et du sud au nord. La plus belle surprise de ce voyage, c’est que je me suis régalée, partout, tout le temps! À mes lecteurs gourmands qui, comme moi, hésitaient peut-être à ajouter le Portugal sur la liste de leurs prochaines destinations, je vous fais la promesse que vos découvertes culinaires seront à la hauteur de vos espoirs les plus fous!


C’est dès mon arrivée à Lisbonne que je me suis rendue compte du plaisir que j’aurais à manger dans ce pays. Plaisir accru lorsque j’ai constaté les prix affichés. Ici, on se régale pour vraiment pas cher! Dès le premier café au lait à un petit euro au premier jour, parfaitement délicieux qui plus est, j’ai su que je serais ravie.

Bien sûr, il y a les désormais célèbres tartelettes de notre docteur Arruda mais la gastronomie portugaise c’est bien plus que cela! Elle est diversifiée, parfois surprenante, souvent internationale et jamais ennuyante tellement elle regorge de saveurs et de fraîcheur. Permettez-moi de vous livrer mes découvertes parce que j’ai sillonné une partie du pays pour goûter la cuisine portugaise dont une formidable expérience foodie que j’avais très hâte de vous raconter!


 

 

Petit guide de la gastronomie portugaise classique

Débutons par le dessert avec le Pastel de Nata, cette fameuse tartelette portugaise à la costarde que l’on retrouve absolument partout. La légende veut que la pâtisserie fût créée par les religieuses du monastère des Hiéronymites de Belem et c’est d’ailleurs tout à côté que l’on retrouve le temple de cette sucrerie, la boutique officielle du Pastel de Belem qui a donné ses lettres de noblesse à cette délicieuse invention. Bon, ici, je passerai sans doute pour une hérétique mais je fais l’humble aveu d’en avoir préférés d’autres à la pâte feuilletée plus croustillante (vous retrouverez toutes les adresses à la fin de l’article)!


 
 

Sa proximité avec la mer fait du Portugal un endroit rêvé pour les amateurs de poissons. La sardine est la grande vedette et symbole du pays. Grillée entière, salée, bon marché et délicieuse (en preuve la photo dans la dernière section de l’article qui vous fera saliver), elle a permis à quelques reprises aux portugais au cours de leur histoire d’échapper à la famine. On la rapporte aussi comme cadeau en visitant les «conserveira» où on l’achète dans de jolies conserves colorées!


 

L’autre icône du Portugal, c’est le beignet de morue (ou pastel de bacalhau en portugais). Mélange de morue et pommes de terre frit auquel on ajoute du fromage dans la version pour touriste (mais sans fromage dans la recette originale). C’est une petite bombe de saveurs!


 

Le plat populaire par excellence au Portugal, c’est la Caldo verde. Une recette de soupe venue du nord qui s’est répandue jusqu’au sud. Consistante, elle est faite de chou, de pommes de terre et de chorizo bien épicé et accompagne les grandes fêtes familiales. Si vous êtes amateurs de soupes tout comme moi, il vous faut absolument la goûter si elle se retrouve au menu d’un restaurant de passage!


 

Comment vous décrire la francesinha ?!? Ça ressemble à notre hot chicken mais comme si on avait remplacé le poulet par de la viande fumée et qu’on l’avait fait gratiné. Mais comme ici, elle est recouverte de sauce et on la mange avec des frites. C’est bourratif (le mot est faible) mais parce qu’on est en vacances, ne reste plus qu’une chose à faire : marcher pour la digérer!


 

Histoire d’un foodtour et spécialités portugaises authentiques

L’histoire débute par une (très) longue hésitation devant le comptoir du bureau de l’office de tourisme de Porto! Entre la visite des caves de la vallée du Douro (pour laquelle j’étais venue ici à la base) ou le tour guidé plus traditionnel des incontournables de Porto, mon cœur balance. Tout me semble intéressant. Et puis, sur l’un des dépliants qu’on m’a remis, mes yeux s’arrêtent sur un « food & wine walking tour » qui me promet de découvrir les authentiques spécialités de la ville. Le pressentiment est bon. Petit appel à la compagnie pour vérifier les disponibilités d’un guide (en hiver, ce n’est pas toujours possible auprès de tous les excursionnistes) et c’est vendu! 

Je vous l’annonce d’emblée, il s’agit ici de la meilleure expérience de ce voyage au Portugal et sans aucun doute, le plus extraordinaire tour guidé auquel j’ai pu participer! C’est Mariana de l’entreprise Bluedragon Porto City Tours qui m’a donné rendez-vous dès 10h devant un immeuble de Porto. Maîtrisant parfaitement le français et le contenu de la visite, connaissant très bien le passé des établissements qui nous accueilleront (et où, en temps normaux, je ne me serais pas arrêtée) ou des mets qui me seront présentés, c’est en sa compagnie que je m’apprête à entrer dans des lieux typiques et chargés d’Histoire pour goûter à la cuisine authentique de la région.



 

Bluedragon Porto City Tours

Bluedragon Porto City Tours proposent plusieurs types de visites guidées en ville. Le Food & Wine Walking Tour de 3 heures nous amène dans cinq établissements de la ville pour plusieurs dégustations de produits portugais traditionnels. Coût : 58 euros (environ 90$ CAN) payé avec mes sous.

Si je mentionne les endroits visités sans vous préciser leur adresse, c’est délibéré. Je souhaite avant tout vous convaincre d’utiliser les services de cet excursionniste hors-pair et puis, les guides connaissant personnellement les chefs et propriétaires des établissements, vous aurez le privilège de vous voir proposer de petits bonus et des compléments d’informations que vous n’auriez pas nécessairement en tant que touriste lambda. Mais surtout, en période Covid, je crois important d’encourager le boulot des travailleurs du tourisme lourdement touchés par cette pandémie…

 


Ce lieu de rencontre, c’est aussi l’endroit de notre première dégustation. Quand on entre au Café C’alma, on s’aperçoit rapidement que le café, c’est du sérieux! Déjà, l’intérieur du bâtiment est magnifique. Ancien club privé pour riches commerçants de Porto, les salles ont conservé leurs apparats d’origine. Le café en lui-même se situe dans ce qui était le salon de thé des épouses. Pendant que je déguste mon café et une délicieuse madeleine (appelée ici queque, une espèce de cupcake ou de muffin portugais), ma guide m’explique la provenance du café. Le Portugal importe des cafés de qualité du Brésil, bien sûr mais aussi de Jamaïque ou de Colombie. Toutefois, le plus important des exportateurs de café ici, c’est l’Éthiopie. Les grands navigateurs portugais introduisirent tôt le café éthiopien, un Arabica raffiné à l’excellente réputation. Ce foodtour commençait bien!



Au deuxième arrêt, on passe déjà aux choses plus sérieuses! J’entre dans une authentique tasca familiale. Les tascas sont de petites tavernes qui ne paient pas toujours de mine mais qui servent une cuisine familiale et pittoresque du Portugal. Quelques tables, un long comptoir, les clients sont des habitués par ici. Je m’attable pendant que Mariana va commander ce pourquoi nous sommes ici, une bifana, petit sandwich de porc mariné et épicé très savoureux. On le mange sur le pouce en l’accompagnant d’une bière fino (essentiellement une bière pression). Il existe toute une déclinaison de recettes de bifanas portugaises mais à la base, sa marinade est faite de vin blanc, de citron, de feuille de Laurier, d’ail et de paprika.



 

Autre arrêt, autre café mais ce sera pour tester un autre liquide, typique du nord. Le Café Sanzala est une marque élevée en institution au Portugal. Arrive rapidement sur ma table un pastel de bacalhau (la fameuse croquette de morue ci-haut mentionnée) mais ici, elle est véritablement authentique puisqu’elle ne contient pas de fromage. Aussi, on me l’apporte en compagnie d’un verre de vin blanc. Aux premiers abords, on croirait sans doute à un banal verre de vin mais attention, il s’agit plutôt de vinho verde. Les vinho verde sont des vins provenant de Minho, une région plus au nord et représentent 15% de la production viticole portugaise. Le verde ne veut pas dire vert mais bien « non mûr ». Il s’agit de vins jeunes, frais, fruités et légèrement pétillants et partout au pays, on le boit en accompagnement des plats traditionnels, spécialement avec le poisson.



 

Lorsque les portes du prochain stop se sont ouvertes devant moi, j’ai senti que je pénétrais l’antre de tout gourmand qui se respecte. L’épicerie fine Comer e Chorar Por Mais, fondée en 1916, est l’un des premiers distributeurs de produits portugais de qualité à travers tout le pays. Petite caverne d’Ali Baba, on m’y propose de goûter le terroir portugais par ses fromages d’appellation d’origine contrôlée fabriqués selon un savoir-faire centenaire et même un fromage parfumé au paprika dont l’affinage est fait sur place et par leurs charcuteries classiques (viandes fumées et jambons secs bien épicés) que l’on mange ici avec un pain de seigle costaud et des olives. Mon bonheur est à son comble et mon estomac ravi!


 

Comment terminer une telle dégustation au cœur de Porto? Évidemment, en goûtant LA boisson emblématique de la région, le porto (n’existe-t-il pas plus lifegoal que de boire du porto… à Porto)! Plutôt néophyte en matière de portos, c’est chez Vinologia, caviste réputé offrant plus de 200 variétés de portos, que je vais parfaire mes connaissances. Entre explications historiques et géographiques et dégustations de blanc, de tawny ou de ruby, j’en ressors un peu plus instruite. Mais surtout, je quitte Mariana pleine d’informations gustatives et convaincue d’avoir vécu ici un moment parfait et tellement sympathique!


 

Porto et son… porto!

Pour simplifier la chose, expliquons d’abord que le porto est un vin auquel on a ajouté de l’eau-de-vie pour le fortifier tout en conservant la douceur du raisin et sa teneur en alcool parce qu’au départ, on voulait qu’il supporte les longs trajets en bateau. Et pour mieux découvrir le porto de Porto, deux autres alternatives s’offrent aux voyageurs.

L’excursion la plus populaire au départ de Porto est de rejoindre la vallée du Douro d’où le fameux vin fortifié tire ses origines. Située à une centaine de kilomètres de Porto, vous traverserez cette région viticole par excellence du Portugal en passant par les villages de Pinhäo, Alijó ou Vila Flor, entre autres, pour découvrir les vignobles en terrasses qui font la fierté du pays. Il est aussi possible de découvrir la région, classée au Patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco, en voguant sur le fleuve à partir de Porto. Vous pouvez, bien sûr, tout faire par vous-mêmes, en voiture ou en bus mais il existe une multitude de tours guidés pour vous y accompagner en une ou plusieurs journées. Une visite à l’office du tourisme de Porto pourra mieux vous éclairer (comptez environ 130$ CAN pour une journée d’excursion avec transports, visites, dégustations et croisière).


 

L’autre façon de goûter aux meilleurs portos, c’est de traverser le pont Dom-Luís pour se rendre sur la rive gauche de Porto, plus précisément sur les quais de Vila Nova de Gaia. C’est ici que les grands cavistes et négociants en porto ont élu domicile. Les plus importants sont la maison Sandeman (fondée en 1790), la cave Càlem (créée en 1859), celle de Ramos Pinto (1880) ou encore les chais de Ferreira (depuis 1751) et de Taylor (1692). À chaque endroit, vous pouvez prendre part à la visite classique de la maison et à deux dégustations (parfois trois). Tous s’affichent fièrement le long des quais, impossible de les rater. Vous remarquerez aussi facilement que chacun possède son rabelo amarré tout près, ces barques traditionnelles à fond plat servant à transporter le vin sur le fleuve Douro jusqu’aux établissements de Porto. Comptez entre 12€ et 17€ la visite (soit entre 18$ et 27$ CAN).



 

 

Bonnes adresses gourmandes au Portugal

 

Mise en garde! Il faut savoir une chose importante lorsqu’on mange au restaurant au Portugal surtout si on voyage à petit budget. Les petits amuse-gueules qu’on place devant vous sur la table à votre arrivée et souvent bien tentants (pain, olives, beurre ou fromage) vous seront facturés si vous y touchez. Parfois, on vous demandera d’abord si vous désirez le couvert (c’est comme ça que ça s’appelle et non, il ne s’agit pas de vous apporter des ustensiles!) mais parfois, ils seront mis directement sur votre table. Ils ne sont pas très chers mais si le chef y ajoute du jambon sec, ça peut rapidement faire grimper l’addition. Soyez prévenus!

 

Quant au pourboire, il n’y a pas vraiment de règle établie contrairement à ici, où l’on doit ajouter 15% à l’addition ou à la France, où il y est automatiquement ajouté. Toutefois, depuis quelques années, il est bien vu de laisser environ 5% à 10% de la note finale au serveur.


Où manger les tartelettes portugaises

Pastéis de Belém (84-92 rue de Belém, Lisbonne) : Le temple du pastel depuis sa création en 1837. C’est une adresse incontournable et mythique de Lisbonne.

 

Manteigaria (2 rue de Loreto, Lisbonne) : L’autre paradis du pastel de nata et, avouons-le franchement, les meilleurs pasteis du pays! Une succursale se trouve aussi au Time Out Market ci-dessous. 

Fábrica de Nata (331-335 rue Santa Catarina, Porto et 275 rue Augusta, Lisbonne) : Petite chaîne de pâtisseries portugaise également spécialisée dans le célèbre pastel. Excellents aussi mais au final, on aime tous les pasteis peu importe d’où ils proviennent! 

Le prix d’un pastel de nata tourne toujours autour de 1€ (soit environ 1,60$ CAN).


Un marché incontournable

Time Out Market Lisbon (49 Avenue 24 de Julho, Lisbonne) : C’est un marché mais c’est avant tout une énorme halle gourmande regroupant 26 restaurants (dont certains appartenant à des chefs étoilés), des boutiques culinaires et 8 bars et où l’on s’attable à l’une des longues tables en bois après avoir choisi parmi des menus des quatre coins du monde.

 

Où manger de bons poissons

Flor Dos Jerónimos (128 rue de Belém, Lisbonne) : Situé juste à côté du monastère, j’ai d’abord craint l’attrape-touriste mais pas du tout. Une délicieuse assiette de sardines grillées incluant le vin pour un tout petit 10€ (environ 15$ CAN), ça ne se refuse pas!

 

Comur – Conserveira de Portugal (72 rue da Prata, Lisbonne) : Une boutique de belles conserves illustrées fondée en 1942 pour ramener un peu de la mer portugaise à la maison (sardine, morue, anguille, bar et plus encore)!


Casa Portuguesa de Pastel de Bacalhau
(106 rue Augusta, Lisbonne) : Une petite chaîne de comptoirs alimentaires (dont une succursale à l’entrée du château Sāo Jorge et d’autres à Porto) qui sert la fameuse croquette de morue dans des lieux dédiés aux touristes (donc, avec le fromage) accompagnée d’un verre de porto. Un peu cher mais pour une première rencontre rapide avec ce met, c’était parfait! La croquette et le verre de vin pour 6€ (10$ CAN). 

Entre Tapas (76 Avenue Do Mar, Peniche) : Un restaurant de tapas à deux pas du port mais avant tout, un très bon restaurant de poissons et fruits de mer frais et, qui plus est, très convivial. Entrée et plat principal pour moins de 20€ (30$ CAN).

 

Gastronomie d’ailleurs au Portugal

Mezze (40D 22/23 rue Angela Pinto, Lisbonne) : Une cuisine du Moyen-Orient savoureuse où l’on choisit son repas parmi une multitude de petits plats. Repas complet entre 13€ et 16€ (20$ et 25$ CAN). 

Nagoya (30-32 Avenue Do Mar, Peniche) : Envie de japonais et de sushis ? Ce petit restaurant sans prétention de Peniche où on commande à mesure sur la carte devrait vous contenter! La soupe miso est un must. Repas complet entre 10€ et 16€ (15$ et 25$ CAN).

 

Oficina do Hamburguer (8 Travessa dos Remedios, Peniche) : Parce que parfois, un bon burger est tout ce dont on a besoin! Burger entre 4,50€ et 8€ (7$ et 13$ CAN).


 
 

Pour boire cool au Portugal

Java House (14 Largo da Ribeira, Peniche) : Un bar très cool à quelques pas du port. Grand choix de bières, de cocktails et de cafés.

A Padaria Portuguesa (plusieurs succursales) : Pour un bon café au lait à 1€, cette chaîne de boulangeries présente partout dans les villes (une soixantaine d’établissements) et souvent avec terrasse saura vous plaire.

 

Vous l’avez deviné, j’ai divinement mangé à petit prix partout où je suis passée au Portugal. C’est définitivement une destination gourmande de choix. Allez, une dernière tartelette portugaise pour la nouvelle année! 

Voyage effectué en janvier et février 2020. Les prix peuvent avoir été modifiés et surtout, en période de pandémie, certains établissements peuvent avoir fermé leurs portes temporairement…

  

À lire aussi :

Chronique portugaise à Lisbonne  

Chronique portugaise à Sintra et Peniche

Chronique portugaise à Porto

 

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2 commentaires:

  1. quel bel article gourmand! Nous avions très bien mangé aussi au Portugal!

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    1. Merci! Je me souviendrai longtemps de plusieurs repas dignes de mention là-bas!

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