vendredi 10 mars 2023

12 expériences plein air au Nouveau-Brunswick


12 expériences plein air au Nouveau-Brunswick 

De la péninsule acadienne à Saint-John :

Vélo, plages, randonnées, ornithologie, camping

 

C’est les vacances, il fait beau, il fait chaud et on ne veut que passer l’entièreté de nos journées dehors. Surtout pas question de s’enfermer à l’intérieur. L’été, c’est fait pour profiter de la nature. Et le Nouveau-Brunswick est une excellente destination de plein air estival avec tous ses grands parcs, ses belles plages et ses sentiers qui nous attendent pour des vacances 100% nature. On part pour un road trip nature au Nouveau-Brunswick, cet été ?

 

CIRCUIT VÉLO À KOUCHIBOUGUAC

C’était une condition de chéri. On apporte les vélos pour une escapade. Et parce que le Parc national de Kouchibouguac était propice aux déplacements à vélo sur son territoire (et que c’était plutôt plat!), c’est ici qu’on les a enfourchés pour un circuit de 25 kilomètres, ce qui était bien suffisant pour moi! Avec un départ qui longe la rivière Kouchibouguac, on a pu découvrir une multitude de coins et de recoins du parc et de ses différents écosystèmes. Ici, un marais salé entre forêt de pins et vue sur la mer. Là, un étang sur le bord duquel on s’arrête le temps d’un pique-nique. Un peu plus loin, une lagune où l’eau chaude invite à se rafraîchir et où son niveau peu élevé est parfait pour la baignade des enfants.

 


Le réseau de pistes cyclables à Kouchibouguac possède un total de 60 kilomètres de sentiers en gravier et est vraiment bien aménagé. Plutôt plat, avec plusieurs aires de repos, on y trouve quelques-unes des fameuses chaises rouges, gages de vues exceptionnelles!


Frais d’entrée au parc pour une journée en haute saison : 8,50 $/adulte – gratuit pour les moins de 17 ans.

 

 OÙ DORMIR ?

J’ai opté pour la formule prêt-à-camper du Parc national Kouchibouguac avec séjour en tente Otentik. À l’intérieur : table et chaises, couchettes pour 6 personnes, lumière à batterie et chauffrette au propane. Sur notre site, on retrouvait une table à pique-nique, un foyer pour le feu et un barbecue pour cuisiner. Un bloc sanitaire se trouve à proximité et il y a même une buanderie tout près et du wi-fi dans la zone d’accueil. Ne reste plus qu’à apporter votre literie, vaisselle et ustensiles de cuisine (incluant un briquet ou des allumettes), la nourriture et la glacière.


Dormir dans le parc permet aussi d’avoir accès au petit port pour voir les pêcheurs ramener leurs prises de homards et d’assister à ses fabuleux couchers de soleil sur la rivière.

Tente Otentik en haute saison : 106,50 $/nuit.

Camping non aménagé en haute saison : 29,25 $/nuit.

La date d’ouverture des réservations pour l’été 2023 est le 17 mars.

 

 

TROIS PLAGES DE RÊVE AU NOUVEAU-BRUNSWICK

Si j’avais choisi de m’installer directement dans le parc à Kouchibouguac, c’était aussi pour être à proximité de sa dune et de la magnifique plage Kellys que l’on rejoint par une longue passerelle traversant un marais. Six kilomètres de sable fin vous attendent pour s’y baigner et pour observer toute la faune qui peuple la dune, le marais et le ciel.



Un peu plus au sud, il faut s’arrêter à la dune de Bouctouche qui s’étend sur 12 kilomètres et à l’éco-centre Irving pour en apprendre plus sur ce milieu hautement préservé vu la fragilité de ses berges et dont le paysage change constamment au gré des tempêtes et des marées. On peut aussi choisir d’arpenter la longue promenade de bois qui la borde.

Entrée gratuite.



Considérée comme l’une des plus belles plages d’Amérique du Nord, Parlee Beach à Shédiac mérite sa réputation. Située au cœur du Parc provincial de la plage Parlee, on dit qu’elle possède l’eau salée la plus chaude au Canada. On peut aussi camper à l’intérieur du parc et comme elle est tout près de la ville de Shédiac, on en profite pour se gaver de lobster rolls dans les petites cantines sur la rue qui y mène.

Frais de stationnement journalier : 13$.


 

Un peu d’histoire : Le Parc national Kouchibouguac

1969, Kouchibouguac est alors un regroupement de 8 communautés d’environ 250 familles vivant principalement de la pêche aux homards, de ses conserveries et d’agriculture. C’est alors que le gouvernement canadien décide de créer, sur ce territoire, un parc national pour lequel il faut exproprier. Pour 200 maisons déplacées et 1500 personnes déracinées s’en suivirent de longues années de combats judiciaires, de manifestations et d’émeutes avec, en tête de la bataille, un homme devenu légende, Jackie Vautour, décédé en 2021.


Le député de l’époque croyait les sortir de la misère (il s’agissait du comté le plus pauvre de la province) mais il avait sous-estimé l’attachement de ces acadiens à leurs terres. Le tribunal finira par trancher en décrétant les expropriations légales. Puis, une commission d’enquête obligea le gouvernement fédéral à les dédommager beaucoup plus largement. Mais aussi, les parties s’entendirent pour maintenir les activités du port de pêche et plus jamais, Parcs Canada n’utilisera les mêmes méthodes pour de futurs parcs. Mince consolation pour ses anciens habitants, on en a heureusement fait un petit bijou de parc…


 

OBSERVER LES OISEAUX AU NOUVEAU-BRUNSWICK

Petite incursion dans la péninsule acadienne pour s’arrêter à Néguac, plus précisément au parc de l’Île-aux-Foins. Ici aussi, de longues passerelles de bois nous attendent pour nous faire traverser des milieux humides où batifolent les oiseaux et nous mènent au sommet d’une tour pour observer les hérons. En plus d’être un site écotouristique, on peut se prélasser sur la plage ou profiter d’un terrain de jeux avec les enfants.

Entrée gratuite.


Mary's Point et la réserve nationale de faune de Shepody est un important sanctuaire ornithologique reconnu pour accueillir une importante diversité d’oiseaux migrateurs. Aire protégée depuis 1980, on y parcourt marais, tourbières, vasières, forêts et plages pour espérer y dénicher une espèce rare.


J'y suis arrivée trop tard dans l'après-midi et il faisait déjà trop chaud pour admirer les milliers d'oiseaux marins qu'on peut y retrouver normalement mais je ne regrette rien. L'endroit est magnifique! Vous ne trouvez pas?

Entrée gratuite.

 

Un peu d’histoire : La déportation des Acadiens

1749, les Britanniques ont pris possession de la Nouvelle-France et s’installent en Acadie, région principalement francophone couvrant une partie des provinces maritimes, afin d’angliciser la population. Fiers et rebelles, ces Acadiens refuseront de prêter allégeance à la couronne britannique. La réplique des Anglais est cruelle : soumission ou déportation.


Pendant près de 15 ans, c’est 12000 descendants français (sur une population évaluée alors à 18000 habitants) qui seront déplacés ou qui fuiront pour retourner en France ou se retrouver en Louisiane, à Saint-Pierre-et-Miquelon, dans les Antilles, sur la côte est américaine ou même dans Lanaudière, au Québec. On estime même que 8000 d’entre eux mourront en chemin.


L’histoire d’Évangéline et Gabriel, tristes amants de la littérature acadienne au destin tragique, raconte cette sombre période de l’Acadie.

 

 

TROIS RANDONNÉES DANS LA BAIE DE FUNDY

Le Parc national Fundy est l’endroit rêvé où faire de la randonnée au Nouveau-Brunswick. En plus d’être traversé par le sentier Transcanadien, on peut hésiter longtemps sur le choix d’un de ses 30 sentiers de niveaux facile à difficile et offrant des distances de 1 à 13 kilomètres. Certains mènent à des vallées escarpées, des chutes d’eau ou des baies en bord de mer, d’autres traversent la forêt, des ponts couverts ou des tourbières. Les vues côtières sont légion et peuvent être facilement accessibles en voiture à certains endroits du parc.

Frais d’entrée au parc pour une journée en haute saison : 8,50 $/adulte – gratuit pour les moins de 17 ans.




Rendez-vous en banlieue de Saint John où se trouve le Parc naturel Irving. Ici, on nous propose 8 sentiers pédestres s’étendant le long du littoral de la baie de Fundy. Découverte de la faune locale, plages, ou belvédères sont au programme. Avec un peu de chance, il est même possible d’observer des phoques. Faisant également partie du Géoparc Stonehammer de l’UNESCO, on peut en apprendre plus sur la géologie de la région remontant à plus d’un milliard d’années.

Entrée gratuite.




Parce qu’on est déjà rendu à Saint John, pourquoi ne pas y ajouter une randonnée urbaine dans les rues de cette belle ville fondée en 1785, ce qui en fait la plus vieille ville canadienne. J’ai eu un coup de cœur pour ses façades de briques rouges, témoins de son passé anglais et agrémentées de street-art (et du beau street-art)!





OÙ DORMIR ? 

Une petite cabine (de style motel) fut notre refuge à Alma, dans la baie de Fundy au Bayview motel & chalets. Une chambre simple mais bien équipée pour 4 personnes avec cuisinette, calme, propre et abordable, c’était exactement ce que nous recherchions. On peut aussi y camper ou réserver l’un des chalets perchés sur la falaise. Et certains matins de la semaine, il y a une petite cantine sur place pour déjeuner.


À distance de marche de la petite municipalité d’Alma, de ses restaurants et de son petit port, nous y avons reçu un bel accueil et l’hôte, très réceptif, nous a même permis d’utiliser son BBQ pour cuisiner. Nous avons aussi craqué pour les plats de poissons et fruits de mer du Alma Lobster Shop tout près (qui fait aussi office de marché aux poissons) que nous avons dégustés bien confortablement sur notre petite terrasse.


Chambre : 120$ à 130$/nuit.

Chalet : 200$ à 240$/nuit.

 

Le Parc national Fundy offre aussi du prêt-à-camper ou du camping en tente sans service (avec bloc sanitaire à proximité).

Prêt-à-camper en haute saison : à partir de 106,50 $/nuit.

Camping non aménagé en haute saison : 27,25 $/nuit.

Il ne faut pas oublier d’ajouter à ces montants les frais d’accès journalier au parc.

La date d’ouverture des réservations pour l’été 2023 est le 17 mars.


 

DES phénomènes naturels à ne pas rater au Nouveau-Brunswick

La Baie de Fundy est le décor des plus hautes marées du monde pouvant atteindre 16 mètres. Le Parc provincial Hopewell Rocks est l’endroit idéal pour observer ce phénomène. À marée basse, on peut marcher sur le fond marin entre d’impressionnants rochers qu’on appelle les «rochers pots de fleurs» et prendre la pleine mesure de cette singularité. Pourquoi les surnommer ainsi ? Parce que la flore qui pousse à leur sommet marque la claire délimitation de ces marées qui ont aussi sculpté leurs formes particulières et découper les falaises le long de la côte. Ces rochers ont même été baptisés de petits noms comme le rocher belle-mère, l’arche des amoureux ou le défunt Elephant rock qui s’est malheureusement écroulé en 2016 après plusieurs années de tempêtes et d’érosion.

Frais d’entrée au parc pour deux jours consécutifs en haute saison : 15,54 $/adulte – 8,88 $ pour les 18 ans et moins, ce qui permet d’assister à la marée basse une journée et d’y retourner le lendemain pour voir le phénomène inversé.



Au cœur même de Moncton, Dame Nature montre aussi sa force au moment des marées montantes. Ici, on est assuré de garder les pieds secs pour observer cette manifestation naturelle puisqu’on le fait depuis la rive de la rivière Petitcodiac qui traverse la ville. La marée crée une vague à contre-courant (appelée « mascaret ») qui s’engouffre le long du cours d’eau qu’on surnomme également la rivière chocolat.

Le parc du Mascaret à Moncton d'où on peut regarder passer la vague.

Pourquoi la rivière « chocolat » ? Pour sa couleur d’eau foncée causée par les nombreux sédiments qui s’y retrouvent.


 

D’AUTRES ARRÊTS SUR LA ROUTE


Impossible de le manquer lorsqu’on arrive à Shédiac, c’est la mascotte de la ville. Je parle, bien sûr, du homard géant qui trône à l’entrée de Shédiac. C’est le plus gros homard au monde et il serait l’attraction la plus photographiée de la province. Parfaitement kitsch mais tellement attachant! Gratuit.



À chacun de mes passages au Nouveau-Brunswick, c’est un arrêt obligé. Parce que Cap Enragé inspire la résilience. Parce que Cap Enragé peut couper le souffle par sa vue même lorsqu’elle est embrumée. Et parce que Cap Enragé s’enrobe de poésie, celle de la très belle chanson qui porte son nom.

Entrée (tarif 2022) : 6$/adulte – 5,50$/enfant (gratuit pour les moins de 5 ans). Tyroliennes et escalade avec frais supplémentaires. Restaurant sur place.


Le centre-ville de Moncton est toujours vivant et coloré pendant l’été. Ses rues et ses parcs accueillent résidents et visiteurs avec ses terrasses aménagées, ses nombreux bars et restaurants et ses festivals. Pour une soirée (ou deux!) bien animées où on part à la rencontre des Néo-Brunswickois, de leur musique et de leur gastronomie.



 

Pour découvrir encore mieux le Nouveau-Brunswick (et les maritimes en général), je ne peux que vous recommander de visiter l’excellent blogue Arpenter le chemin de la copine Audrey, française désormais citoyenne canadienne installée à Moncton depuis presque une dizaine d’année. Lorsque je pars en voyage vers une destination qu’elle a déjà visitée, son blogue est l’une des premières sources d’information que je consulte!

Voyage effectuée en juillet 2022.

 



On demeure dans l’Est du Canada et au bord de la mer, avec un tour de la Haute-Gaspésie et de Percé.

Au retour, on s’arrête dans la belle région du Bas-Saint-Laurent.

VOUS AIMEZ ? ÉPINGLEZ-MOI!


mardi 31 janvier 2023

Jouer au touriste à Saint-Dié-des-Vosges


Jouer au touriste à Saint-Dié-des-Vosges

 

Les douze coups du réveillon de Noël n’avaient pas encore sonné. Je crois même que les douze travaux d’Astérix n’avaient pas encore été diffusés à Ciné-cadeau. Mais je débarquais pour la première fois à Saint-Dié-des-Vosges, prête à célébrer et surtout, à découvrir cette commune de la région Grand Est (elle aussi, une première). Là je le sais que tu te dis : « Mais Annabelle, pourquoi as-tu fui le Québec pour te retrouver dans un autre endroit enneigé à Noël ? » C’est parce que j’avais une bonne raison et un guide parfait pour explorer les neiges urbaines des Vosges…

 

Cette visite guidée de Saint-Dié-des-Vosges participe au rendez-vous En France Aussi de février. Créé par Sylvie du blog Le Coin des Voyageurs, il invite les blogueurs à faire découvrir chaque mois les beautés et le patrimoine de la France selon un thème donné. Ce mois-ci, le thème « Balade en ville » est sous la direction de Claire du blog Deux tortillas & la fleur de Lys.

 


Si, comme moi, tu vis au Québec et que tu joues au touriste en France, il y a peu de chance que tu aies déjà placé le département des Vosges en haut d’une bucket list quelconque. Tu n’as probablement même jamais entendu parler de Saint-Dié-des-Vosges et pourtant! Pourquoi aller à Saint-Dié-des-Vosges ? Dans mon cas, la raison était bien simple. C’est l’endroit où habite ma belle-famille, chéri ayant grandi à quelques kilomètres de là. Dans ton cas ? Si tu aimes la montagne ou les sports de glisse, tu seras comblé. Situé au pied du Massif des Vosges, Saint-Dié est un excellent point d’encrage pour rejoindre facilement plusieurs domaines alpins de cette chaîne de montagnes. La Bresse Hohneck, Gérardmer ou Le Champ du Feu sont à moins de 50 km de Saint-Dié. Si tu aimes les petites villes originales où il est agréable de s’y balader, où tu découvriras quelques curiosités intéressantes et où tu trouveras tout à distance de marche, c’est aussi un bon choix de destination. Sache enfin que c’est un bel arrêt sur la route pour une prochaine escapade en Alsace.

Et puis, dire qu’on a passé ses dernières vacances au creux d’un vallon entre deux cimes des Vosges, ça fait une forte impression! Et si tu veux susciter l’intérêt encore plus, il existe une raison supplémentaire qui épatera toute la galerie…


 

Saint-Dié-des-Vosges et l’Amérique

Début du XVIe siècle, un groupe d’érudits français portés sur la poésie, la cartographie et la géographie est fondé à Saint-Dié autour d’une imprimerie locale et porte le nom de Gymnase vosgien. Ils y impriment une grande carte universelle et pour la première fois de l’histoire de l’Humanité, on y trouve une bande de terre, toute à gauche du dessin qu’ils ont nommé America en l’honneur d’Amerigo Vespucci revenu du continent quelques années plus tôt. C’est ainsi que Saint-Dié-des-Vosges a obtenu le surnom de marraine de l’Amérique en lui offrant son nom définitif. Une connexion si forte entre notre côté du monde et une ville des Vosges ne peut que mériter le détour!

Le planisphère de Waldseemüller
Source: Wikipedia - domaine public

Saint-Dié-des-Vosges est l’hôte, chaque automne, du festival international de géographie. Expositions, conférences, spectacles et gastronomie sont au programme. Les places pour assister aux activités sont gratuites mais limitées. Cette année, le festival aura lieu les 29, 30 septembre et 1er octobre 2023 et le pays à l’honneur pour cette édition sera le Chili.

 

 

Visite guidée de Saint-Dié-des-Vosges

Avant de partir en balade au centre-ville de Saint-Dié-des-Vosges, il faut que tu saches que la ville fut complètement détruite et pillée par les troupes allemandes en 1944. Selon les photos d’époque, la rue principale qui s’étend face à la gare n’était plus qu’un amas de pierre et de murs écroulés. Ne soit donc pas surpris par le modernisme apparent de cette commune et que la rue Thiers soit devenue une longue artère commerciale. Heureusement, l’église Saint-Martin, vêtue de grès rose des Vosges, a survécu aux incendies et aux dynamitages de l’ennemi. Alors, après t’avoir arrêté pour l’admirer et boire un coup sur la terrasse d’un café de la rue Thiers, je te propose de débuter officiellement la visite de Saint-Dié-des-Vosges à un autre bâtiment religieux.

 


La rue Thiers, avec ses trottoirs heureusement couverts, par une journée pluvieuse. Tout au bout, la gare de Saint-Dié et le clocher de l’église Saint-Martin.

 

Toute aussi rose que sa presque voisine, la Cathédrale Saint-Dié et son ensemble qui comprend l’église Notre-Dame de Galilée (aussi épargnée par les combats de 1944) et son cloître, est le plus important édifice de la ville. Plutôt sombre et froide à l’intérieur, il faut surtout profiter de ses aménagements extérieurs, de ce cloître lumineux et des petits espaces verts qui la bordent. Si, sous un ciel nuageux, c’était agréable de la découvrir, imaginez par une journée ensoleillée!




Lorsque tu seras repu de lieux saints, je t’invite à te diriger vers la rue Stanislas. Ça se pourrait que tu sois un peu surpris par l’allure de la construction que tu y apercevras. Mais je n’ai nul doute qu’elle saura piquer ta curiosité! Mais avant de te moquer de son aspect (j'avoue avoir déjà pensé que c'était des glissades d'eau!), sache que les résidents sont très fiers de leur Tour de la Liberté, une grande structure de métal pas particulièrement jolie mais immensément symbolique. Toute blanche et se voulant à l’image d’un grand oiseau déployant ses ailes en quête de liberté, elle fut construite dans les Vosges et rapatriée ici après avoir été une fière ambassadrice du bicentenaire de la révolution à Paris. Ne rate pas l’occasion d’y monter pour admirer le panorama sur la région. Malheureusement, lors de mon passage, elle était fermée mais à sa base, j’y ai trouvé un charmant petit marché de Noël. Bon, en vrai et puisque j’étais en terres françaises où tout ferme en plein cœur de la journée ben… il était fermé lui aussi! Mais il semblait charmant, promis!


 

Afin de profiter d’un autre joyau de Saint-Dié, naturel celui-là et pour bien poursuivre ta balade, je te conseille de rejoindre la Meurthe. La quoi? La Meurthe! C’est le principal cours d’eau dans le coin et marcher le long des quais qui bordent cette rivière est très agréable. Tu apprendras peut-être que sur cette rivière, pendant près de 400 ans, on pratiquait le flottage du bois. Oui, oui, la drave, comme chez-nous. Et voilà que nous avons un autre point en commun avec Saint-Dié! Et si tu la suis vers l’Est sur un peu moins de deux kilomètres, tu atteindras ce que les locaux appellent, la vanne de Pierre et sa passerelle, près de l’îlot Jean-Jacques-Rousseau, un petit barrage servant à réguler les eaux de la Meurthe. Si tu es parti tôt à la découverte de Saint-Dié et que le soleil s’est pointé cette journée-là, je te conseille de traîner ton pique-nique jusqu’ici, d’installer ta nappe à carreaux sur un coin de verdure et de profiter de l’instant et des canards sur la rivière.




Saint-Dié et une première version de la cathédrale furent fondées au VIIe siècle par Déodat, un moine irlandais qui donna son nom à la ville. D’ailleurs, les habitants de Saint-Dié se nomment les Déodatiens. En 2021, la ville s’est retrouvée dans une liste sélecte des 500 meilleures villes de France où il fait bon vivre.

 


Un musée à Saint-Dié-des-Vosges

Si, comme moi, la pluie se mêle de ta balade, tu ne seras pas en reste. Tu pourras te réfugier au Musée Pierre Noël, juste à côté de la cathédrale. Inauguré en 1977, le musée présente des expositions très diversifiées. D’abord musée d’histoire et d’ethnographie, il remonte jusqu’à l’époque gallo-romaine de Saint-Dié tout en racontant également les traditions populaires qui ressemblent beaucoup aux nôtres avec ses reconstitutions d’une classe avec ses vieux bureaux de bois, d’un atelier de cordonnier ou d’une ancienne épicerie, l’équivalent de notre magasin général d’antan.



Il se veut aussi musée d’art avec toute une section d’art moderne dont des œuvres de Léger ou de Miro, musée d’histoire militaire de 1800 à 1945 où Saint-Dié reste toujours présente et musée d’histoire naturelle avec sa collection ornithologique et ses spécimens de la faune locale où on retrouve même quelques espèces aujourd’hui disparues.

 

 

En visitant la collection archéologique du musée Pierre Noël, tu découvriras sans doute l’existence du camp celtique de la Bure d’où proviennent certains artefacts exposés. Situé un peu à l’extérieur de Saint-Dié, on accède à ce site classé monument historique par un réseau de sentiers pédestres qui t’amènera sur un haut plateau où s’installèrent, il y a fort fort longtemps, celtes, gaulois et romains sur cet emplacement alors fortifié.

 

 

Quelques originalités à Saint-Dié-des-Vosges

Dès le début de ma balade, je me suis aperçue qu’il existait à Saint-Dié-des-Vosges un très joli circuit de street art avec de grandes fresques disséminées aux quatre coins de la ville. Au détour d’une rue centrale en passant par la cour d’une école ou sur un ensemble de HLM aux limites de la ville, des artistes internationaux de différents styles sont passés par Saint-Dié pour laisser des traces colorées de leur talent et de leur travail sur ses murs. Une découverte coup de cœur qui, à elle seule, me donne envie d’y revenir pour tout photographier.

Une dernière curiosité de Saint-Dié-des-Vosges pour clore définitivement ta balade : s’arrêter pour voir une usine! Et là, tu te dis aussi : « Mais Annabelle, pourquoi tu m’envoies jusqu’à une usine toute en béton » ? Parce que l’usine Claude-et-Duval qui produit de la bonneterie depuis 1952, est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il ne s’agit donc pas d’une manufacture banale puisqu’elle est le seul bâtiment industriel conçu par le célèbre architecte Le Corbusier qui fut très lié à la ville. L’usine appartient toujours à la famille Duval et une association locale tente d’y ajouter un centre d’interprétation de son architecture. Dans quelques années, tu pourras peut-être retourner à Saint-Dié et y voir un peu plus qu’une simple usine.

 

Après la deuxième guerre, lorsqu’il fallut rebâtir la ville, un grand plan de reconstruction fut mis en branle. Le Corbusier proposa un projet qui fut refusé mais son modèle fut finalement reproduit à bien d’autres endroits dans le monde. Ses plans et idées présentés à l’époque font partie de l’expo permanente du Musée Pierre Noël.

 




 

Ah oui, tu l’auras peut-être remarqué tout au cours de ma balade, mais en cette veille de Noël, je n’ai finalement pas arpenté des acres de neige vosgiennes, la météo n’ayant pas voulu collaborer avant mon arrivée. Ce sera pour une prochaine fois!

Voyage effectué en décembre 2022.


Après la neige, découvre les vieilles pierres du sud de la France ici.

Je te propose aussi une autre balade urbaine en France par là.

Pour voir tous les autres articles publiés sur le thème En France Aussi de ce mois-ci : suivre ce lien.

 

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