Ornithologie aux îles
du Frioul
ou comment découvrir différemment les îles du Frioul à Marseille
Comme
bien souvent en ce premier du mois, je me joins à l’équipe #EnFranceAussi
dont le but est de faire découvrir les beautés de la France pour ce rendez-vous mensuel initié
par Sylvie du blog Le Coin des Voyageurs. Toutefois, cette fois-ci, le
rendez-vous est un peu spécial puisque I’m
the boss! Et oui, j’ai eu l’honneur de choisir le thème du mois et parce
qu’il n’avait encore jamais été abordé, c’est tout naturellement que j’ai
proposé comme sujet : ornithologie!
Mais attention, j’avais bien averti mes collègues blogueurs qu’il n’était
aucunement nécessaire d’être un ornithologue amateur averti pour participer. La
simple découverte d’un parc de quartier où se poser pour entendre chanter les
oiseaux remplirait parfaitement la mission.
Alors, prêts pour découvrir les
plus beaux coins de France où admirer différents spécimens ailés??? Ça commence
ici!
Je
n’aurais jamais cru aimer autant les goélands avant de débarquer sur les îles du Frioul, un peu au large de Marseille. Je vous avais déjà parlé sommairement de l’endroit sur le webzine En France Aussi et ici, sur le blogue mais aujourd’hui, c’est un grand tour de ces îles que
je vous propose à la poursuite des gabians. Mais qu’est-ce qu’un gabian
me direz-vous? En fait, c’est le surnom, en langue occitane, que donnent les
provençaux à ces oiseaux mal-aimés mais qui sont devenus, pour moi, symbole de
poésie lors de ce passage à Marseille.
Avant
d’y être, je ne connaissais de ces îles que le nom du château d’If, mondialement célèbre puisque étant devenu l’illustre
prison du comte de Monte-Cristo dans le classique d’Alexandre Dumas, un de mes
auteurs fétiches. Mais redonnons à César ce qui lui revient, c’est suite à la
lecture de Benoît du blogue Des yeux plus grands que le monde
que j’ai eu envie d’explorer ces îles (oui,
il le sait déjà mais je le fais plus officiellement ici). Merci Benoît, tu as largement contribué à
mon amour pour Marseille puisque c’est ici que j’ai eu véritablement le coup de
foudre pour cette région du monde!
Seule façon d’accéder aux îles du Frioul, c’est
par la navette Frioul Express
au départ du Vieux-Port de Marseille. Plusieurs départs par jour lorsque la
météo le permet pour le prix de 10,80€ aller-retour (vous pouvez aussi combiner
une visite sur l’île d’If et sa prison pour 16,20€).
«…c’est ici que j’ai eu véritablement le coup
de foudre pour cette région du monde!»
J’y
suis débarquée par une magnifique journée de mai (mais y a-t-il des journées qui ne soient pas magnifiques dans cette
ville)??!! Je tombais en plein dans la période de nidification de ces
oiseaux. Il faut savoir que cet archipel est un site important pour la
reproduction de ces petites bêtes méditerranéennes. Pour être précise, il
s’agit de goélands leucophées qui nichent
sur les flans de ces falaises de calcaire. De
les entendre piailler et les voir voler au-dessus de la mer par milliers nous
envoie directement dans une autre dimension. Malgré leur mauvaise réputation,
c’est un spectacle fabuleux qui nous y attend! Et observer les bébés faire
leurs premiers pas sur ce sol, à quelques mètres de soi, alors qu’on est
simplement allongé près de l’eau pour un brin de bronzette, est une expérience
passablement intéressante.
«De les entendre piailler et les voir voler
au-dessus de la mer par milliers nous envoie directement dans une autre
dimension. Malgré leur mauvaise réputation, c’est un spectacle fabuleux qui
nous y attend!»
Plusieurs autres espèces ornithologiques peuvent aussi être observées aux îles du Frioul. On parle d’espèces marines comme le cormoran ou d’espèces rupestres comme le faucon pèlerin ou le grand-duc d’Europe ou même d’espèces des garrigues telles que le rouge-queue noir ou la fauvette. Mais le gabian reste le principal emblème des îles. Saviez-vous que l’envergure de ses ailes peut atteindre près de un mètre? Qu’il se distingue des autres types de mouettes par ses pattes jaunes? Que le point rouge sur le bec des adultes au printemps est causé par leur progéniture qui y frappe de leur petit bec pour réclamer la nourriture? Qu’il fut une espèce en voie de disparition pas plus tard qu’au début du XXe siècle? Avouez que même si on ne l’apprécie pas particulièrement, son extinction complète rendrait bien plus triste les ports de Provence! En vieillissant, les petits blanchissent pour atteindre leur maturité autour de 4 ans.
«Observer les bébés faire leurs premiers pas
sur ce sol, à quelques mètres de soi, alors qu’on est simplement allongé près
de l’eau pour un brin de bronzette, est une expérience passablement
intéressante.»
Pour
profiter de la journée (parce que je
crois qu’il faut prévoir toute une journée pour mieux découvrir lentement les
îles), je suis arrivée au port du Frioul dès le premier trajet du matin. L’archipel
des îles du Frioul est composée de quatre îles : l’île d’If (où se trouve
l’ancienne forteresse construite en 1516 devenue rapidement prison puis lieu
touristique en 1890), l’îlot Tiboulen, l’île Ratonneau (où se situe les
bâtiments historiques mais aussi la principale plage de l’endroit) et l’île
Pomègues (parfaite pour la randonnée et plus sauvage). Les deux dernières îles
sont reliées entre elles par la digue Berry érigée en 1822 sous Louis XVIII et
le port se trouve en plein centre. Bordé de petits cafés, c’est ici que j’ai débuté
cette journée, attablée à une terrasse avant de partir en randonnée. Vous
pourrez aussi y manger mais je conseille largement de prévoir le pique-nique!
Les
deux plus grandes îles ont un passé militaire puisque l’archipel possède une
localisation stratégique à l’entrée du port de Marseille et on y voit encore
les forts de l’époque tout comme l’hôpital Caroline qui accueillit jusqu’en
1941 les voyageurs mis en quarantaine avant d’atteindre la ville. Elles
regorgent aussi de sentiers et de petites calanques, criques ou plages que j’ai
pris grand plaisir à traverser, à m’y poser ou à photographier.
D’abord,
il y a la calanque de Frioul où je
me suis prélassée bien plus longtemps que prévu, complètement seule au monde,
puis la plage du Grand Soufre où je
me suis assise en laissant mon regard voguer vers l’horizon. Ensuite, la calanque de Morgiret où semblait se
rassembler la jeunesse chic de Marseille en sirotant leurs cocktails sur le
pont de leur yacht. Enfin, j’ai terminé la journée doucement sur la jolie plage
de la calanque de Saint-Estève, lieu
familial s’il en est un le week-end. Et partout, si vous êtes un peu trop
curieux, les amis gabians vous le feront savoir et tenteront de vous éloigner.
C’est qu’ils peuvent être protecteurs de leurs petits ces oiseaux et lorsqu’ils
foncent droit sur vous au détour d’un sentier, ça craint!
Et
maintenant, j’espère que vous éprouvez vous aussi un nouvel attachement pour
les goélands. Ils sont quand même mignons, non??!! Mais surtout, je souhaite
vous avoir convaincus d’aller voir les îles
du Frioul de plus près. Ça changera peut-être votre vie de voyageur à vous
aussi, qui sait…
Pour
découvrir tous les autres articles des collègues blogueurs sur le même thème,
c’est par ici :
#EnFranceAussi sur le thème « ornithologie » (tous les liens à venir au cours des prochains jours).
Pour
d’autres rendez-vous ornithologiques au Québec ou en France, suffit de suivre
les liens ci-dessous!
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