En France Aussi… il y a un peu du Québec (prise 2)

 

Cinq ans déjà où je recevais ce message de Chacha, digne représentante du nord de la France. Ça te dit de venir fêter le cinquième anniversaire d’En France Aussi à Lille ? Pour moi qui s’apprêtais à partir m’installer trois mois dans le sud de le France, de fuir mon nord et qui ne rêvais que d’un printemps de plages, d’odeur de lavande et d’églises moyenâgeuses, j’ai hésité. Ce que je ne savais pas encore, c’est que cette rencontre allait carrément changer ma vie!

 

Cette chronique participe au rendez-vous En France Aussi de juin pour souligner un grand anniversaire. Créé il y a exactement 10 ans par Sylvie du blog Le Coin des Voyageurs, il invite les blogueurs à faire découvrir chaque mois les beautés et le patrimoine de la France selon un thème donné. Ce mois-ci, c’est toute une ronde d’articles qui sont publiés chaque jour par mes collègues et ami(e)s de l’équipe. Hier, c’était justement au tour de Chacha qui nous amenait au bord de la Lys et demain, ce sera Madeleine qui arrive avec le complément parfait de cet article! En cliquant sur les liens, vous pouvez donc remonter tout le fil du mois et célébrer avec nous!

Pourquoi j’ai choisi de publier le mien ce 24 juin ? Parce que c’est notre fête nationale et qu’il y a un peu du Québec chez En France Aussi…

 

 

Sous le ciel de Paris

Je suis débarquée en France pour la toute première fois à l’aube de mon trentième anniversaire, il y a un peu plus de 20 ans. J’avais tant rêvé de voir la France. Rêvé de voir ces lieux mythiques où s’était inscrite son histoire qui avait façonné la nôtre. Rêvé de m’attabler à un café en bord de Seine comme une vraie française pour goûter ses plats typiques (bon, j’avais déjà tout goûté ici mais j’étais convaincue qu’un tartare, une quiche lorraine ou une baguette jambon-beurre, c’était bien mieux là-bas)! Rêvé même de, peut-être, rencontrer Charlotte au coin d’un grand boulevard pour lui crier toute l’admiration que j’avais pour elle depuis l’adolescence quand elle est apparue pour la première fois dans mon écran de télé grâce à « L’Effrontée » et qu’elle m’a donné le goût du cinéma français, de la culture française et de la France (je rêve encore de la croiser sur la rue mais semble-t-il que j’ai maintenant plus de chance de le faire à New-York qu’à Paris)!

Évidemment, ma première destination française fut Paris. Paris, capitale de la mode (dont je raffolais encore à l’époque, j’aurais même pu être une blogueuse mode avant l’heure), capitale des rois de France et capitale de la haute gastronomie. Si je me souviens bien, j’y avais passé 8 jours complets à me rassasier des classiques. Je suis montée en haut de la tour, je me suis embarquée pour une croisière sur la Seine, j’ai fait tout le tour de la butte Montmartre et de Notre-Dame, j’ai été déçue devant la tombe nue de Jim Morrison au cimetière du Père-Lachaise (parce que figurez-vous qu’on fait régulièrement le ménage sur sa tombe et qu’on ne me l’avait encore jamais dit), j’ai descendu et remonté les Champs-Élysées, je me suis arrêtée devant la Joconde (je vous ai déjà dit que j’avais même versé une larme d’émotion en entrant au Louvre ?), j’ai fait un détour par la Pitié-Salpêtrière juste parce que c’était d’ici qu’avaient quitté les 700 quelques filles du Roi pour le Québec et j’ai mangé une fameuse baguette jambon-beurre dans les jardins de Versailles en imaginant des cavaliers d’un autre siècle s’adonner à la chasse à courre! Paris m’avait définitivement fait tomber pour la France (vous avez la référence venue tout droit des années ‘80 ?), m’avait fait prendre conscience que manger en Europe, ça coûte cher mais m’avait surtout convaincue que j’allais y retourner!

 

On dirait le sud

C’est plusieurs années plus tard que j’ai foulé le sol de cette Provence aux accents de Jean de Florette et de sa non moins illustre fille dont l’histoire avait aussi passionnée mon adolescence. Je m’y suis installée tout doucement, entre la Sainte-Victoire et champs de coquelicots, bien décidée à joindre dignement les rangs d’En France Aussi parce que j’aimais tellement ce pays, les écrits des (futurs) collègues de l'équipe et les lieux narrés par eux que souvent, je n’avais même pas visité. J’ai raconté Aix-en-Provence et son célèbre peintre, Avignon et son histoire tirée des livres de Druon, le Québec en France (prise 1) et Marseille sous toutes ses coutures. Ah Marseille! Elle a dû savoir avant moi que je repasserais!

Les gens du nord

La chanson dit que « les gens du nord ont dans le cœur le soleil qu'ils n'ont pas dehors ». Ici, je devrais même ajouter que les gens d’En France Aussi ont le cœur des gens du nord. Chaque fois que je retrouve toute l’équipe, c’est dans le nord. Et chaque fois que je la retrouve, c’est toujours avec grand bonheur. Quand on s’enthousiasme de te faire goûter à un Merveilleux à Lille, que tu t’adonnes au camping sur le toit d’un centre culturel à Roubaix, que tu descends dans les tranchées de Vimy, que tu gravis un terril à Lens ou que tu passes tout près d’électrocuter une collègue dans une auberge des Hauts-de-France, que tu le veuilles ou non, ça forge de nouvelles amitiés!

Et pour cet anniversaire extraordinaire, je lève ma bière du nord ou mon verre de rosé de Provence à vous qui avez amplifié mon amour de la France. À Sylvie, la boss venue du sud, qui partage le même amour que moi pour ma ville de cœur et que j’adore retrouver pour manger des huîtres au bord de l’étang de Thau. À Mitchka, la personne qui me fait le plus rire au monde, matriarche de ma famille française, à qui je dois beaucoup. À Chacha, perchée bien haut dans ce pays d’accueil et dont la personnalité réchauffe chacun de mes passages nordiques. À Paule-Élise et Hélène, les parisiennes, inspirantes, stimulantes et que j’attends chez-moi avec impatience. À Madeleine qui partage son temps entre la Haute-Garonne et Paris, j’espère bien qu’on se fixera un prochain apéro qui se terminera irrémédiablement en dîner 3 services. À Virginie dont les exploits sportifs m’impressionnent, grande prêtresse du Beaufort et du camping sans glacière. À Pauline, belle et douce amie, amoureuse de poutines et de neige, qui m’a fait découvrir Toulouse de long en large et devenir fan de l’équipe de France, peux-tu croire qu’on ne s’est pas vu depuis 5 ans ? Le sais-tu que je m’ennuie ? Et à tous les autres dont la liste est bien trop longue pour tous vous nommer mais de qui je garde de superbes souvenirs et en compagnie de qui j’espère bien avoir la chance d’arpenter d’autres petits bouts de France. Je vous dis merci d’être qui vous êtes, merci d’être devenus mes amis et de ces amitiés qui restent, peu importe où l'on se trouve dans le monde.

Photo: Mitchka

Photo: Ines Millet Moumbolo

 

Saint-Clair

Il y a la France, il y a En France Aussi et puis, il y a eu lui. Rencontré sur mon chemin vers Lens et ses mines de charbon grâce à la meilleure entremetteuse qu’En France Aussi ait connue. Lui qui me fait maintenant traverser l’Atlantique (et bien souvent la France au complet) pour me poser régulièrement à Sète, entre ses canaux et son Mont Saint-Clair. Et avec qui je ne me lasserai jamais de parcourir le pays, de l’Hérault jusqu’aux Vosges, de Marseille jusqu’en Alsace…

Oui, En France Aussi change des vies et il y a un peu du Québec, de mon Québec, de mon cœur québécois dans la mère-patrie. Longue vie à En France Aussi!

Pour référence :

- Sous le ciel de Paris (Édith Piaf, 1954).

- L’Effrontée (Claude Miller, 1985).

- Tombé pour la France (Étienne Daho, 1986).

- On dirait le sud (Nino Ferrer, 1975).

- Les gens du nord (Enrico Macias, 1967).

- Saint-Clair (Benjamin Biolay, 2022).